Déchéance de nationalité : le gouvernement s’inspire de l’extrême droite09/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2471.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Déchéance de nationalité : le gouvernement s’inspire de l’extrême droite

Le gouvernement prévoit de déposer un projet de loi permettant de retirer la nationalité française à une personne française de naissance, mais ayant une deuxième nationalité, condamnée pour terrorisme. Actuellement, cette déchéance est applicable à des binationaux français par naturalisation, mais pas à ceux qui sont nés français.

Cette mesure, réclamée par le FN et une partie de la droite depuis des années, ne risque pas d’arrêter des terroristes décidés à se faire exploser au milieu d’une foule. En leur retirant leur passeport français et en les expulsant, on n’empêchera pas non plus les membres de filières bien organisées de revenir en France. D’ailleurs, la plupart des auteurs des attentats de novembre étaient français ou belges et n’auraient pas été concernés par une mesure de ce type.

Ce projet du gouvernement ne permettra donc en rien de lutter contre le terrorisme. Il s’inscrit dans la mise en scène sécuritaire à laquelle on assiste depuis le 13 novembre. En assimilant terroristes et étrangers, le gouvernement accrédite la distinction faite par l’extrême droite entre les Français « de souche » et les autres. Cela constitue une menace contre les étrangers naturalisés et leurs enfants nés en France. Même si cette menace n’est pour l’instant que potentielle, elle sème le poison de la division et de la méfiance entre travailleurs en fonction de l’endroit où ils sont nés et de la nationalité inscrite sur leur passeport.

Alors que le PS prétend dénoncer la montée du Front national, ce genre d’annonce montre qu’il s’aligne sur sa rhétorique.

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