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Leur société
COP 21 : un accord qui servira à quoi ?
Après la phase des discours présidentiels, la COP 21, conférence sur le réchauffement climatique, a connu une semaine de marchandage entre diplomates chargés de négocier un accord. Après quoi les ministres étaient appelés à s’entendre avant la fin de la conférence le 11 décembre sur un texte que les États pourraient signer.
Le grand raout diplomatique qui se tient au Bourget accouchera-t-il d’un accord ? Cette question préoccupe Fabius, ministre des Affaires étrangères et président de la COP 21, qui cherche un succès sur ce terrain pour lui-même et pour Hollande. Mais freiner le réchauffement climatique et en éviter à l’humanité les conséquences les plus catastrophiques sont des problèmes que les États ne peuvent régler dans le cadre d’une planète où l’économie est gouvernée par le profit. Les grandes entreprises, dont les choix sont parmi les premières raisons de la pollution, obéissent à ce critère et non à celui des conséquences environnementales de leurs actes.
Il est notable qu’un des points les plus délicats de la négociation concerne le financement des mesures à prendre dans les pays pauvres, notamment en Afrique. Les conférences climatiques précédentes ont chiffré à 100 milliards de dollars par an ces besoins, qui sont très loin d’être financés. La COP 21 adoptera probablement le même objectif, avec tout aussi peu de chances qu’il devienne réalité, tant les États font partout des coupes dans les budgets utiles à la population.
Juste avant le début des négociations, Hollande a prétendu qu’un accord sera « contraignant, ou il n’y aura pas d’accord ». Fabius de son côté pérorait sur un accord « ambitieux et contraignant ». La principale négociatrice française, Laurence Tubiana, est plus réaliste quand elle déclare que « la contrainte, ce sera l’obligation de transparence, la pression des pairs, l’effet sur la réputation ».
Il est probable que Hollande et Fabius se contenteront de présenter comme un succès le simple fait que l’application de l’accord fera l’objet d’un suivi de cinq ans en cinq ans. De quoi produire des rapports à coup sûr, mais de là à supprimer réellement les causes du réchauffement planétaire, il y a un pas.