Les fonds de pension : un petit pas vers le rêve des capitalistes02/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2470.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

Leur société

Les fonds de pension : un petit pas vers le rêve des capitalistes

Ce n’est pas d’aujourd’hui que les capitalistes rêvent de mettre la main sur l’argent des retraites. Vendredi 27 novembre, en évoquant ce que pourraient être des fonds de pension à la française, le ministre des Finances Macron a voulu ouvrir un chemin dans cette direction.

Oh, bien sûr, il a affirmé : « Notre objectif n’est pas de modifier les équilibres entre retraite par répartition et par capitalisation en France, ni de bouleverser le marché des produits d’épargne retraite. » Il veut simplement orienter davantage le marché des produits d’épargne retraite en direction des entreprises.

Le système français des retraites repose sur la répartition, les cotisations alimentant directement les pensions. Les divers systèmes d’épargne retraite, où les cotisations alimentent un fonds qui sert ensuite à payer une pension, ne versent qu’un centième de ce qui est versé par le système de répartition : 4 milliards environ, contre 400.

Mais ces 4 milliards proviennent de fonds estimés à 130 milliards, ce qui n’est pas rien. Or ces fonds ne sont pas vraiment disponibles aujourd’hui pour les capitalistes. Ils sont encadrés par toutes sortes de règles et s’investissent surtout en obligations d’État, pas en actions d’entreprises.

Macron voudrait donc modifier ces règles de façon à ce qu’une part plus importante de l’épargne salariale s’investisse en actions. Il voudrait aussi modifier dans le même sens les règles qui encadrent l’assurance-vie, qui représente des fonds dix fois plus importants.

Si, en modifiant les règles de l’épargne retraite, Macron ne s’attaque pas frontalement à la retraite par répartition, il fait pourtant un pas en direction de ces fonds de pension qui, dans bien des pays, gèrent des sommes colossales, spéculent, rachètent des entreprises, engendrent des milliards de profits pour les capitalistes. Les retraités qui en dépendent doivent se contenter d’une pension modeste, quand une faillite ou une spéculation malheureuse ne les prive pas de leur épargne et de toute pension.

Transformer les cotisations retraite en fonds de pension, voilà ce qui fait saliver les capitalistes, voilà le plat que les ministres « socialistes » à leur service rêvent de leur cuisiner.

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