Cette décision, qu’elle voudrait appliquer en juillet prochain, a rencontré l’opposition de l’ensemble des agents. Dès le lundi suivant, la quasi-totalité des 30 blanchisseurs débrayaient et la production principale a été stoppée toute la journée. À leur appel, un rassemblement du personnel s’est tenu le jour même dans le hall d’entrée, où une centaine d’agents de tous les services se sont retrouvés pour dénoncer cette situation.

La promesse que tous les agents de la blanchisserie seraient reclassés sur d’autres services de l’hôpital n’a convaincu personne. Tout le monde est conscient que la direction va tenter de se séparer des camarades en contrats précaires dans les services, avant de procéder aux reclassements.

De nombreux agents de la logistique ont tenu à montrer leur soutien aux blanchisseurs car, si la direction de l’hôpital se met à sous-traiter la blanchisserie à une société privée, beaucoup se demandent si demain elle ne fera pas de même avec les cuisines, les ateliers, les services de brancardage, de manutention et les services administratifs.

Personne ne croit non plus qu’une société privée de blanchisserie permettrait de réduire les dépenses. Bien souvent, de tels choix coûtent plus cher, car il faut payer pour les profits de ces sociétés qui ne font pas dans la charité. Il y a d’ailleurs fort à craindre, alors que près de la moitié des lits du CHAM sont des secteurs pour personnes âgées, que celles-ci voient la note à payer augmenter.

Depuis ce rassemblement, il y a beaucoup de discussions dans les services et l’idée qu’il faudra se défendre tous ensemble contre les mesures que veut imposer la direction fait son chemin.