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Dans les entreprises
Aubagne : grève des agents municipaux
Depuis lundi 23 novembre, les employés municipaux d’Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, sont en grève, avec le soutien des syndicats CGT, FSU et FO de la ville. Ils s’opposent à la décision du maire UMP de privatiser les services de cantine de la ville, qui fournissent les écoles et les services municipaux.
Un audit récent, commandé par la municipalité, a en effet préconisé la délégation de service public auprès d’une société privée. Or il s’avère que le directeur du cabinet d’expertise est un ancien cadre des sociétés Sodexo et Eurest, deux géants de la restauration industrielle.
Une trentaine d’employés municipaux travaillent pour la cuisine centrale, aidés de plusieurs CDD et travailleurs en contrat emploi d’avenir, dont rien ne garantit qu’ils pourront continuer à y travailler, le rapport d’audit ayant pointé des dépenses trop importantes pour les salaires. La ville d’Aubagne est dotée depuis 2007 d’une cuisine rénovée et la bonne qualité des près de 5 000 repas servis quotidiennement a été signalée par l’association UFC-Que choisir il y a moins de deux ans. Cet équipement, qui a coûté 5,7 millions d’euros sur fonds publics, serait ainsi confié en l’état à une société privée dont le seul but sera de faire des profits.
Les employés de la cuisine centrale, révoltés par les menaces contre leurs emplois et leurs conditions de travail, se sont mis en grève et ont été rapidement rejoints par de nombreux agents des autres services municipaux, notamment de la voirie, qui se relaient pour arrêter le travail au jour le jour. Depuis plus d’une semaine, aucun repas n’est servi dans les cantines scolaires et restaurations municipales, les ordures ne sont plus ramassées et les rues se remplissent peu à peu de feuilles mortes et de déchets variés. Les grévistes défilent quotidiennement dans les rues d’Aubagne et manifestent devant toutes les réunions auxquelles participent le maire et ses adjoints.
Bien que la gêne des habitants, en particulier des parents d’élèves, soit réelle, le soutien à la grève grandit au fil des jours. Ainsi, vendredi 20 novembre après-midi, un centre aéré géant au milieu de la ville a été organisé par un collectif Parents en colère pour organiser la garde des enfants le midi, appuyer les grévistes et protester contre l’idée d’une restauration industrielle privée. De nombreux habitants passent quotidiennement devant le siège des services techniques pour soutenir les grévistes et un boulanger de la ville leur a apporté ses produits invendus. Ainsi la détermination des grévistes grandit et de plus en plus d’employés de la ville rejoignent le mouvement.