Retards de paiement : les effets d’annonce de Macron25/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2469.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retards de paiement : les effets d’annonce de Macron

Le 20 novembre, cinq grandes entreprises ont été dénoncées par le ministère de l’Économie comme des mauvais payeurs. Elles ont été condamnées à des amendes pour abus relatifs aux délais de paiement.

SFR et Numericable devront payer 375 000 euros, Airbus Helicopters également mais il a fait appel. La société de charcuterie Paul Prédault a une amende de 100 000 euros et la société de matériaux de construction Comasud, de 87 900 euros.

Bercy leur reproche de ne pas avoir respecté les délais imposés pour payer leurs fournisseurs, soit 60 jours à compter de l’émission de la facture ou 45 jours fin de mois. Elles ne sont pas les seules. Certains services de l’État sont aussi de mauvais payeurs même si le retard serait moins important.

Mais dans le privé, les 120 plus grandes entreprises françaises se distinguent : deux sur trois paient leurs fournisseurs et leurs sous-traitants en retard. C’est un phénomène en cascade, comme le précisait il y a quelques mois, le médiateur national des relations inter-entreprises, « les grandes paient mal les moyennes qui paient mal les petites qui paient mal les très petites »… dont 25 % font faillite. En effet, ces retards priveraient les petites entreprises de 15 milliards de trésorerie.

La publication des noms des mauvais payeurs est une première. Macron, le ministre de l’Économie, a annoncé en même temps son intention de porter le plafond des amendes à 2 millions d’euros, au lieu de 375 000, et de faire payer plusieurs manquements en même temps. Les caisses de l’État ont besoin de se renflouer mais, à condition que l’encaissement soit effectif, ce ne serait que la récupération de sommes modestes en comparaison de celles touchées par les grandes entreprises sous forme de subventions ou de crédits d’impôts.

En réalité, on sent l’effet d’annonce destiné aux patrons des petites et aussi des moyennes entreprises dont le gouvernement cherche à calmer l’hostilité en montrant qu’il peut faire payer « les gros », ou plutôt les égratigner, et protéger « les petits » : voilà qui ne peut pas faire de mal en cette période préélectorale.

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