Pfizer – Allergan : une fusion arnaque25/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2469.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pfizer – Allergan : une fusion arnaque

Le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer est sur le point de racheter son concurrent irlandais, le laboratoire Allergan, en mettant sur la table la bagatelle de 150 milliards de dollars (141 milliards d’euros).

Ce qui serait la plus grosse fusion-acquisition dans ce secteur de la pharmacie permettra au nouvel ensemble de reprendre la place de premier groupe mondial en repassant devant Novartis, son concurrent suisse. Pfizer (50 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2014) est surtout connu pour ses médicaments vedettes, le Viagra, la petite pilule bleue qui redonne du tonus, et le Tahor, un médicament contre le cholestérol. Allergan (13 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2014) est connu pour son traitement antirides, le Botox.

On pourrait se dire que cette fusion donnera de nouveaux moyens au groupe pour développer ses recherches et peut-être découvrir des médicaments qui seraient de véritables avancées thérapeutiques. Mais ce n’est manifestement pas le principal problème des dirigeants et des actionnaires des deux groupes qui ont monté l’opération de rachat de façon telle que le nouvel ensemble paye moins d’impôts.

Ainsi, alors que Pfizer est le plus gros des deux laboratoires, ce sera Allergan qui le rachètera en échangeant une action Allergan contre 11,3 actions Pfizer et en versant du cash. Ce faisant, les actionnaires d’Allergan détiendront 40 à 45 % du capital de Pfizer et la nouvelle entité deviendra sur le papier une société irlandaise. Son siège social à Dublin lui permettra de profiter d’un impôt sur les sociétés de 12,5 % en ­Irlande au lieu de 35 % aux USA. Mais le PDG de Pfizer restera le PDG du nouveau laboratoire, celui d’Allergan en devenant le numéro 2. Selon la banque Barclays, cette fusion-acquisition à l’envers permettrait de réaliser 1,4 milliard de dollars d’économies par an.

Les capitalistes du secteur pharmaceutique n’ont rien à envier à ceux des autres secteurs en matière de recherche du profit maximal.

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