Macron, qui enchaîne attaque sur attaque contre le droit du travail, le statut des fonctionnaires et plus généralement toute réglementation contraignante pour le patronat, vient de découvrir la raison qui pousse certains jeunes vers l’intégrisme : ses réformes n’iraient pas assez loin ! Les discriminations que subissent les jeunes d’origine immigrée seraient liées à des « fermetures dans notre économie » et des « corporatismes », langage qui, venant de Macron, signifie qu’il y aurait trop de droits pour les travailleurs.

C’est sans doute avec la même fibre sociale que, quelques jours plus tôt, le même Macron avait rassuré le Medef en affirmant que l’état d’urgence ne perturberait pas la vie économique. Les affaires doivent continuer, dit-il en substance. Quant aux contrôles renforcés aux frontières, il a aussi été rassurant : ils ne seront « pas de nature à bloquer les marchandises ». En somme, ils ne bloqueront que les migrants, c’est-à-dire des êtres humains fuyant les bombes et les dictatures sans avoir les moyens de produire les papiers adéquats. Cela aussi, c’est pour combattre les discriminations et défendre les « valeurs de la France face à la barbarie », pour reprendre leurs discours va-t-en guerre.