Chibanis : la SNCF fait appel de sa condamnation25/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2469.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chibanis : la SNCF fait appel de sa condamnation

Le 21 septembre, 800 travailleurs marocains avaient obtenu devant le conseil des Prud’hommes de Paris la condamnation de la SNCF à leur verser des dommages et intérêts de 150 000 à 230 000 euros pour discrimination dans l’exécution du contrat de travail. Lundi 23 novembre la SNCF a annoncé qu’elle faisait appel, ce qui suspend le versement de toute indemnité.

En fait, la preuve a été apportée que les travailleurs marocains, 2 000 au total, recrutés dans les années 1970 l’avaient été sous des contrats de droit privé « pour travailleurs étrangers » mais que les conditions de travail et de rémunération censées être égales à celles des autres travailleurs français n’avaient jamais été respectées. Ces travailleurs, désormais âgés et porteurs de cheveux blancs (« chibanis » en arabe maghrébin), ont été cantonnés aux plus bas niveaux de qualification et n’ont pas eu l’évolution de carrière proposée aux autres salariés de la SNCF. Ils n’ont pas bénéficié du statut de cheminot et ne cotisaient pas aux mêmes caisses de santé et de prévoyance. Arrivés à l’âge de la retraite, ils touchent aujourd’hui, comme le dénonce un « chibani » dans le journal Le Parisien , jusqu’à trois fois moins qu’un cheminot au statut, 874 euros contre 2 379 euros pour autant d’années de travail.

Depuis 2001 les « chibanis » avaient entamé des poursuites contre la SNCF, qui a tout fait pour retarder les décisions de justice. Aujourd’hui condamnée à payer, elle est prête à dépenser encore pour tenter d’obtenir en appel l’annulation de sa condamnation. Il lui faut, jusqu’au bout, économiser sur leur dos.

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