Asie du Sud-Est : marins et esclaves25/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2469.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Asie du Sud-Est : marins et esclaves

Accusé d’être un donneur d’ordre et un des principaux profiteurs de l’exploitation esclavagiste des pêcheurs d’Asie du Sud-Est, le grand groupe alimentaire Nestlé vient de reconnaître « des préoccupations à propos d’abus des droits du travail et de l’Homme » ainsi que la responsabilité d’au moins un de ses sous-traitants thaïlandais. La récente lumière faite sur cette exploitation forcenée a obligé certaines entreprises à faire profil bas et 2 000 marins-esclaves ont pu ainsi retrouver leur liberté.

Depuis le début de l’année des révélations sur leurs conditions de travail ont montré que des dizaines de milliers de pêcheurs embarqués sur les chalutiers et les bateaux-usines des côtes de Thaïlande et d’Indonésie sont en fait des esclaves.

Travaillant seize heures par jour, bénéficiant de trop peu de sommeil, de nourriture, d’eau pour boire ou se laver, des dizaines de milliers de marins sont les soutiers de cette industrie de la crevette et des fruits de mer qui rapporte beaucoup à de grands groupes. Il y a si peu de sécurité à bord de ces bateaux que les accidents sont fréquents, y compris mortels. Ces travailleurs ne sont pas payés ou alors très peu et très en retard. Ils subissent des châtiments corporels que leur infligent des patrons-pêcheurs esclavagistes qui leur confisquent souvent leurs papiers d’identité et refusent de les laisser débarquer aux escales.

Le capitalisme du 21e siècle a décidément bien souvent le visage de celui du 19e… voire de l’époque où des fortunes d’armateurs français et britanniques se sont bâties sur le travail de pêcheurs de morue dont la vie ressemblait à celle des actuels pêcheurs asiatiques.

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