Ainsi Christophe Boudot, qui conduit la liste du Front national dans la région Auvergne/Rhône-Alpes, a détaillé devant la presse ses « propositions pour l’emploi ».

Il affirme que « l’économie et l’emploi des très petites entreprises seront les priorités des mesures » s’il est élu. Il veut favoriser « l’apprentissage, surtout en alternance » et propose de créer un « chèque emploi des très petites entreprises, pour financer les charges sociales d’un salarié durant un an ». Il chiffre cette proposition à 50 millions d’euros, pour environ 5 000 emplois.

Mais bien qu’il prétende ne s’intéresser qu’aux « petits », le FN lorgne en même temps du côté des grands patrons, qu’il a décidé de rassurer quant à sa politique économique.

C’est ainsi que Christophe Boudot va rencontrer le PDG de Michelin, qui n’a évidemment rien d’une PME. À la suite de Queyranne, pour le PS, de Wauquiez pour la droite et de Kohlhaas pour les Ecologistes, il a répondu à l’invitation à déjeuner du PDG. Dans un débat sur France 3, il a expliqué que c’était pour demander à Michelin ce qu’il attend d’une région, qui pourrait lui faciliter la vie…

Christophe Boudot multiplie maintenant, devant la presse, les déclarations rassurantes pour le patronat. Selon lui, celui-ci n’a « rien à redouter » du programme du FN. Il précise qu’« il y aura beaucoup de chefs d’entreprises sur [ses] listes » et que « le Front national est dans une optique de développement de l’investissement ». Et comme il s’imagine déjà président de région, il a prévu que, dans ce cas-là, son premier vice-président serait le patron de Celduc, une entreprise de la Loire.

Le FN se prétend le premier parti des ouvriers, mais s’il brigue leurs voix, c’est pour pouvoir servir les patrons. Les travailleurs qui, à juste titre écœurés par le PS et la droite, pensent que le FN les défendra mieux, se trompent lourdement.