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Leur société
Réfugiés à Calais : la politique du gouvernement en accusation
Le jugement rendu par le tribunal administratif de Lille le 2 novembre a reconnu le bien-fondé d’une action en justice intentée en urgence par Médecins du monde et le Secours catholique, aux côtés de demandeurs d’asile soudanais, érythréens, irakiens, afghans et syriens. Par cette procédure, les deux associations entendaient obliger l’État à prendre à Calais des mesures « de nature à répondre, sans condition et sans délai, aux besoins essentiels et vitaux des exilés », ont-elles expliqué dans un communiqué.
Le tribunal a donné 48 heures à l’État pour se préoccuper des mineurs isolés en situation de détresse, huit jours pour créer cinquante latrines et dix points d’eau supplémentaires par rapport aux… trois existant, huit jours également pour assurer le ramassage des ordures ménagères et dégager un accès pour les services d’urgence.
Il n’est pas dit que cela soit suivi d’effet, car le tribunal n’a prévu qu’une astreinte très limitée – 100 euros par jour – en cas de non-exécution de ces mesures. Si c’est une « forme de victoire », comme l’a déclaré un responsable de Médecins du monde, elle reste très limitée. Le tribunal s’est refusé à prendre en compte la carence de l’État en matière médicale. Il a aussi refusé la réquisition de bâtiments inoccupés et n’a pas voulu entendre parler des atteintes de l’État au droit d’asile, alors que, tout récemment, des dizaines de réfugiés de Calais ont été envoyés arbitrairement dans des centres de rétention à l’autre bout de la France.
Cette décision du tribunal ne mettra pas fin à la situation révoltante subie par les six mille hommes, femmes et enfants parqués dans la « jungle » de Calais, ni à la politique indigne du gouvernement qui en est à l’origine.