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- Lutte ouvrière n°2466
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Leur société
Réforme du code du travail : sous la dictée du patronat
La ministre du Travail Myriam El Khomri devait présenter mercredi 4 novembre les grandes lignes de la réforme du code du travail qu’entend mener au pas de charge le gouvernement, avec la présentation d’une loi au Parlement début 2016 et son application dès l’été.
Les orientations choisies par le gouvernement sont dans la droite ligne du rapport Combrexelle remis à Matignon le 9 septembre, proposant de remplacer la loi par des accords d’entreprises pour définir les conditions de travail, les salaires et l’emploi. Dans le contexte d’offensives tout azimut du patronat, de poids du chômage sur le moral et la combativité de la classe ouvrière, ces accords locaux ne peuvent se traduire que par des reculs considérables pour les salariés dans tous les domaines concernant leur vie au travail.
Hollande avait déjà annoncé la couleur lors de la conférence sociale du 19 octobre, en déclarant vouloir « alléger les contraintes qui pèsent sur les entreprises en matière de code du travail, afin de relancer la compétitivité. » Qu’en termes de logique patronale ces choses-là sont dites. Pour les travailleurs, cela signifie supprimer tout ce qui peut limiter la voracité patronale, détruire le moindre garde-fou à la violence des rapports d’exploitation afin de permettre aux capitalistes d’accumuler toujours plus de profits.
Et si Gattaz s’est plaint par avance du maintien du CDI, source « d’angoisse » d’après lui pour le patronat, et du fait que la durée légale du travail resterait officiellement la même sur le papier, il sait que jamais depuis la guerre un gouvernement n’avait fait autant et aussi vite pour détruire les droits du monde du travail.