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Dans le monde
« Minerais de sang » : du sang dans les profits
Mardi 27 octobre, les gouvernements européens ont débattu d’un projet d’encadrement du commerce des « minerais de sang ». Ce terme porte sur quatre minerais (étain, or, tantale, tungstène), présents notamment dans la composition des téléphones et des ordinateurs portables, désignés ainsi car ils proviennent souvent de zones de conflit.
Le Congo RDC, par exemple, dispose de 80 % des réserves connues de tantale, obtenu en raffinant le coltan. Depuis plus de quinze ans, de multiples bandes armées s’y affrontent et déciment la population, pour le contrôle des mines et du commerce de ce minerai. Ce conflit aurait déjà tué plus de 5 millions de personnes.
Le 20 mai dernier, le Parlement européen a déjà adopté un règlement prétendant obliger les entreprises qui produisent, importent ou transforment ces minerais à s’approvisionner de manière responsable, selon le terme à la mode. Mais, quel que soit le domaine, ce genre de réglementation n’a jamais empêché les entreprises de faire ce qu’elles veulent, à partir du moment où il y a du profit à espérer. Même dans les zones de paix, les minerais suintent tout autant le sang des travailleurs qui les extraient. Aux Philippines par exemple, des milliers d’enfants travaillent dans des mines d’or, où ils risquent l’asphyxie et les éboulements à tout instant, comme le rappelle l’ONG Human Rights Watch.
Qu’il s’agisse d’extraire des minerais au Congo ou de produire des jeans au Bangladesh, les capitalistes se moquent bien de savoir dans quelles conditions cela se fait. La seule loi qui s’applique réellement, c’est la loi du profit, et c’est cette loi qu’il faut abolir.