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- Lutte ouvrière n°2466
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Leur société
Hollande, l’humanité d’une caisse enregistreuse
L’Autriche ayant annoncé la construction d’une barrière à sa frontière avec la Slovénie, également membre de l’Union européenne, Hollande a appelé le 30 octobre « à ne pas ériger de murs à l’intérieur de l’Europe ».
Il ne s’agit pas là, de la part du président français, d’un sursaut d’humanisme, mais de la défense des intérêts bien compris du capital européen. Un mur entre deux pays de l’Union n’empêche en effet pas seulement les migrants de passer, il retarde et gêne la circulation des citoyens européens et, surtout, des marchandises. Car construire un mur implique de bloquer et de fouiller tous les camions qui passent les postes frontières. Sinon, à quoi sert la barrière ?
Or les capitalistes des grands pays européens, français et allemands au premier chef, ont des usines dans les pays de l’Est. Renault a une usine en Slovénie, PSA en Slovaquie, etc. Leur production doit circuler librement, sans que des foules de douaniers et de policiers les retardent en regardant sous chaque voiture pour y débusquer un malheureux fuyant la misère. D’autant que les capitalistes essaient de travailler à flux tendu à l’échelle du continent. Il ne s’agit pas de leur faire perdre une seconde, c’est-à-dire un centime.
Il n’en va pas de même pour les frontières extérieures de l’Union : les flux de marchandises y sont bien moindres, la plupart d’entre elles circulant d’un continent à l’autre par la voie maritime. Le président a achevé sa déclaration en affirmant qu’il faut « assurer la frontière extérieure ». Pour lui, les migrants peuvent bien se noyer en Méditerranée ou pourrir dans les camps turcs, se prendre dans les barbelés de Melilla ou errer dans le désert libyen. Si Hollande est préoccupé, c’est pour la rentabilité du capital.