Front républicain : quel barrage au FN ?04/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2466.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Front républicain : quel barrage au FN ?

En déclarant qu’il fallait tout faire pour empêcher le Front national de conquérir des régions, Valls a relancé le débat sur le front républicain, en prenant soin de ne pas utiliser ce terme. Quel que soit le vocabulaire, il s’agit toujours de demander aux électeurs de gauche de voter pour un politicien de droite sous prétexte d’éviter l’élection d’un candidat FN.

Pour prendre un exemple dans l’actualité, cela revient à laisser la place à Xavier Bertrand dans la région Nord-Picardie pour empêcher Marine Le Pen de l’emporter, ou à servir de marchepied à Estrosi contre Marion Maréchal-Le Pen en PACA, alors même que les discours de Bertrand ou d’Estrosi sont aussi réactionnaires que ceux des Le Pen. On a déjà servi une telle logique quasiment à toutes les élections, avec toujours les mêmes arguments.

Le Front national est un ennemi pour les travailleurs, tout comme le sont la plupart des politiciens qui sollicitent les suffrages des classes laborieuses. En pire, car son projet est, en misant ouvertement sur la division entre travailleurs, en l’activant sciemment, de renforcer encore plus le pouvoir des exploiteurs. Mais il serait illusoire de penser qu’une quelconque formule électorale protégera la classe ouvrière, et certainement pas celle du front républicain, qui contribuerait à faire croire que travailleurs, politiciens de gauche ou prétendus tels, politiciens de droite, tous confondus, seraient dans un même camp. Une telle confusion volontaire, dont les dirigeants du PS mais aussi du PCF et du Parti de gauche sont responsables, a contribué à la désorientation de beaucoup d’électeurs de gauche.

Le Front national se nourrit du discrédit du PS aujourd’hui au pouvoir, mais aussi de celui des Républicains de Sarkozy. Comment croire que l’union dans les urnes de ces discrédités pourrait faire reculer l’influence du FN ? Elle peut peut-être le priver d’une majorité au conseil régional, mais pas faire reculer les idées qu’il incarne ni son influence.

Bien sûr, le fait que le FN s’empare d’une ou plusieurs régions sanctionnerait l’évolution réactionnaire de la société et contribuerait à la renforcer. Bien sûr, il faut combattre cette évolution et s’opposer aux idées réactionnaires, à commencer par celles du FN, dans les rangs ouvriers.

Pour cela il est nécessaire et urgent de montrer qu’il existe une opposition ouvrière à ceux qui défendent les intérêts des exploiteurs, dans l’immédiat dans ces élections prochaines, mais au-delà sur le terrain de la lutte de classe, dans les entreprises et dans la rue.

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