Diesel : tests sur mesure pour les patrons de l’automobile04/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2466.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Diesel : tests sur mesure pour les patrons de l’automobile

Le 28 octobre, un comité technique de l’Union européenne a assoupli les normes européennes d’émission de gaz polluants pour les moteurs diesel. Autoriser les constructeurs à polluer, voilà la façon trouvée par de prétendus experts pour résoudre le problème de la fraude aux tests antipollution !

De nouveaux tests devaient être mis en place à partir de 2017, réalisés en situation de conduite et non plus en laboratoire. Ce changement était censé répondre aux pratiques d’optimisation des constructeurs. Le scandale Volkswagen a montré récemment que certains allaient jusqu’à organiser des techniques de fraude parfois très élaborées. Les nouveaux tests étaient donc censés durcir le contrôle.

En réalité, ce sera l’inverse. Sous prétexte de donner le temps aux constructeurs de s’adapter à des normes qu’ils étaient pourtant censés respecter depuis des années, le comité a décidé que les moteurs pourront émettre deux fois plus de gaz polluants, pendant une phase de transition jusqu’en 2019. Au-delà de cette date, une tolérance serait encore acceptée car, selon les experts, il y aurait « un doute sur la fiabilité des tests ».

Les constructeurs automobiles ont donc su trouver l’oreille complaisante, voire complice, de ces experts. Parmi eux, celui qui représentait l’État français a approuvé lui aussi ces tests. Cela permet d’apprécier à sa juste valeur la réaction de Ségolène Royal, qui s’est déclarée insatisfaite. Elle a assuré que le texte serait rediscuté par des ministres, et non plus seulement par des techniciens.

Cette déclaration sera-t-elle aussi vite oubliée que bien des précédentes de la ministre de l’Écologie ? De toute façon, il y a fort à parier que les ministres sauront écouter les industriels avec le même intérêt que leurs experts.

Partager