Arry (Moselle) : le FN en campagne contre les migrants04/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2466.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Arry (Moselle) : le FN en campagne contre les migrants

Le 27 octobre, une cinquantaine de réfugiés du Soudan venant de Calais ont été hébergés sur décision préfectorale dans un centre aéré du village d’Arry (540 habitants) au sud de Metz. La tête de liste du FN aux régionales, Philippot, en a profité pour venir protester contre cet accueil de migrants.

Il s’est insurgé contre l’enveloppe de 200 000 euros votée par le conseil régional de Lorraine pour les communes qui accueillent des migrants, affirmant que, s’il était élu, cette enveloppe serait supprimée.

Ces 200 000 euros sont pourtant une aumône, en comparaison des millions qui ont été déversés par les pouvoirs publics aux grosses entreprises capitalistes pour s’installer. Le groupe Mercedes, qui pleure misère et veut imposer aux travailleurs de travailler plus, a touché 100 millions d’euros pour s’installer en Lorraine, dont près de 11 millions du conseil régional à la fin des années 1990. Cela n’a pas dérangé le FN, qui a même permis le vote de ces subventions comme ce fut le cas en 2002, quand une aide de 4,9 millions, dont 1,2 du conseil régional, fut adoptée grâce à l’abstention bienveillante des élus FN à la région.

À Arry, Philippot avait été précédé par neuf énergumènes de Génération identitaire, qui avaient déployé une banderole sur le toit du local devant accueillir les migrants « On est chez nous, rentrez chez vous », et qui sont partis à l’arrivée de la police.

Le maire, surpris du choix de son petit village par la préfecture, s’est déclaré favorable à l’accueil des migrants, expliquant : « Ce sont des personnes comme nous, qui fuient la guerre, qui souffrent, donc on se doit de les héberger. »

Heureusement, bien des habitants sont venus accueillir les Soudanais. Certains rappelaient que leurs grands-parents avaient été des migrants eux aussi : en 1940, lors de l’annexion de l’Alsace-Moselle à l’Allemagne nazie, la majorité des habitants du village durent partir et se réfugier dans le sud de la France.

Le drame de ceux qui doivent fuir leur pays, quelle qu’en soit la raison, les petits politiciens à la Philippot s’en moquent. Ils renforcent les pires préjugés pour arriver à la mangeoire et, dans leur sillage, risquent d’ouvrir la voie à pire encore : à ce qui a contraint les grands-parents des Arrygeois d’aujourd’hui à tout quitter.

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