Air France : solidarité contre les sanctions et unité contre la direction04/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2466.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : solidarité contre les sanctions et unité contre la direction

Suite à l’affaire des chemises déchirées lors de la mobilisation du 5 octobre dernier, à l’annonce du plan de 2 900 suppressions d’emplois, la direction d’Air France a convoqué, un à un, dix-huit salariés pour entretien préalable à sanction. Il y a eu les cinq travailleurs mis à pied sans solde et menacés en justice après leur garde à vue. Treize autres travailleurs sont aussi menacés de sanction.

Depuis le début de ces convocations, chaque jour, il y a des rassemblements de soutien pendant plusieurs heures, de quelques dizaines jusqu’à 150 personnes. Lundi 2 novembre par exemple, un travailleur du Fret, la division Cargo, une des plus visées par les menaces de licenciements (et par les sanctions !) était convoqué. Au moins une centaine de travailleurs s’étaient mobilisés pour aller manifester dans le hall de la gare RER de Roissy qui donne sur l’entrée du siège de l’entreprise. Il y avait des travailleurs du Fret, mais aussi des militants syndicaux de tous les secteurs d’Air France, des ouvriers aux pilotes, ainsi que des militants syndicaux d’ADP (Aéroports de Paris) et des entreprises sous-traitantes de la zone aéroportuaire. En effet, les dirigeants des entreprises sous-traitantes ne se gênent pas pour répercuter à leur niveau les mesures prises par la direction d’Air France et avec la complicité de celle-ci.

Comme à chaque convocation, une haie d’honneur a été faite pour le camarade sanctionné qui a levé le poing alors que tout le monde scandait : « On n’est pas des voyous ! » Le lendemain, mardi 3 novembre, une centaine de personnes accompagnaient un pilote, lui aussi menacé d’une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. Dans les ateliers, à Roissy et à Orly, beaucoup ont d’ailleurs en tête de se mobiliser pour le mercredi 2 décembre, date du jugement au tribunal de Bobigny des cinq salariés inculpés.

Dans ce contexte, les bénéfices annoncés par la direction pour le dernier trimestre sont encore plus révoltants. De juillet à septembre 2015, en un seul trimestre, Air France-KLM a déclaré presque 900 millions d’euros de bénéfices d’exploitation : 474 millions pour Air France et 424 millions pour KLM ! Avec toutes les manipulations financières dont la direction est coutumière, il est possible que ce soit encore bien plus. En tout cas, quand on travaille pour Air France, il est impossible de ne pas se rendre compte que le trafic aérien est en pleine croissance et que les avions sont pleins. Les prix bas du kérosène ont aidé la direction à gonfler ses profits, mais ce sont surtout les 10 000 emplois supprimés au fil des ans depuis 2008 qui rapportent gros aujourd’hui aux actionnaires.

Un des acquis des dernières mobilisations est qu’aujourd’hui les manœuvres de division ne marchent pas. Dans les ateliers de maintenance, on n’entend plus ceux qui, influencés par la propagande de la direction, étaient allés manifester contre la grève des pilotes de l’année dernière. Beaucoup voient dans le chantage actuel qui est fait à ceux-ci sur leur contrat de travail (travailler plus et gagner moins) une menace qui visera ensuite les hôtesses et les stewards, puis tous les travailleurs au sol.

Tout le monde voit donc que l’épreuve de force est à venir. La direction a déjà prévu de supprimer 1 000 emplois en 2016. Il y aura la journée du 2 décembre pour soutenir ceux qui sont convoqués au tribunal. Mais avant, pour le prochain comité central d’entreprise, l’intersyndicale, qui regroupe tous les syndicats, des ouvriers aux pilotes, sauf la CGC et la CFDT, a appelé à une journée de mobilisation le 19 novembre, avec un rassemblement à Roissy. Cela peut être une étape pour préparer la lutte, toutes catégories confondues, avec ceux des entreprises de la zone aéroportuaire car leur sort est lié.

Partager