UIMM : des voyous pris la main dans le sac28/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2465.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

UIMM : des voyous pris la main dans le sac

Le 26 octobre s’est ouvert le procès en appel des caisses noires de l’UIMM, l’Union des industries et des métiers de la métallurgie, le syndicat patronal le plus puissant au sein du Medef.

Son ex-président, Denis Gautier-Sauvagnac, a été condamné en première instance à trois ans de prison, dont un ferme, mais il n’a pas effectué sa peine, dans l’attente du procès en appel qui vient de s’ouvrir. Il a tout de même dû démissionner de son poste, avec un parachute doré dont le montant a fait l’objet de négociations âpres, longues et difficiles, selon un proche du dossier, pour aboutir à 780 000 euros.

Accusé avec trois autres dirigeants d’avoir détourné plusieurs millions d’euros, il avait rétorqué que ces sommes d’argent avaient servi à « fluidifier les relations sociales » et avaient été versées à des syndicats de salariés. Dans son plaidoyer, le dirigeant patronal avait justifié l’intérêt de gratifier des directions syndicales : « Le patronat avait besoin de syndicats solides, avait-il déclaré, et quand on a des grèves avec séquestration, on est bien content d’avoir un syndicat capable de canaliser ces débordements et de favoriser une reprise du travail. »

Les confédérations syndicales ont contesté la réalité de ces versements. Mais la caisse d’entraide patronale créée après 1968 pour lutter contre les grèves était, elle, bien réelle, et elle existait encore en 2007 puisqu’elle a été utilisée cette année-là lors d’une grève sur les salaires à l’usine PSA d’Aulnay. Ce n’est d’ailleurs pas l’existence de cette caisse qui est reprochée à Gautier-Sauvagnac, mais d’avoir eu « une participation centrale, en connaissance de cause et pendant des années », au fonctionnement d’un « système occulte de distribution d’importants fonds en espèces », près de 18 millions d’euros au total.

Après la condamnation en correctionnelle de ce dirigeant du Medef, son avocat avait dénoncé « l’exigence tyrannique de la transparence ». Où va-t-on en effet si on exige d’un haut dirigeant patronal qu’il soit transparent ? Et pourquoi pas honnête ?

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