Retraites complémentaires : un accord contre les salariés28/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2465.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites complémentaires : un accord contre les salariés

Les représentants du patronat et des syndicats CFDT, CFTC et CFE-CGC doivent se rencontrer à nouveau le vendredi 30 octobre pour finaliser leur accord sur le financement des retraites complémentaires des salariés du privé.

Pour réduire le déficit des caisses Agirc et Arrco, creusé par le chômage et la baisse des salaires, l’accord se résume à une série d’attaques en règle contre les travailleurs.

C’est le cas pour les retraités, qui vont voir le gel des pensions, en vigueur depuis 2013, prolongé pendant trois ans par le biais d’une sous-indexation des augmentations, à 1 % en dessous de l’inflation officielle. Les revalorisations éventuelles seront de plus repoussées d’avril à novembre, les rendant encore plus dérisoires.

Mais ce sont aussi tous les futurs retraités du secteur privé qui vont payer. Le prix d’achat du point de cotisation, permettant le calcul du montant de la retraite complémentaire, va augmenter de 8,5 % d’après la CGT. Cela veut dire que, pour une vie de travail d’une durée identique, les salariés vont voir leur pension baisser d’autant. À cela va s’ajouter un mécanisme de décote qui fera qu’à partir de 2019 un salarié ayant l’âge requis pour partir à la retraite et ayant cotisé tous les trimestres prévus devra travailler une année supplémentaire pour toucher sa pension complémentaire complète. Sinon, elle sera amputée de 10 % pendant deux à trois ans, soit une baisse de plus d’un mois par an.

Dans les faits, cela va signifier un nouveau report de l’âge de départ à la retraite à 63 ans. Et encore, ce sera pour ceux qui ont toujours un emploi car, pour la majorité des salariés qui sont au chômage au moment de partir en retraite, pour tous ceux qui n’ont pas leurs trimestres de cotisation, c’est la baisse de pensions déjà réduites qui va s’appliquer.

Après Sarkozy qui avait repoussé à 62 ans l’âge du départ à la retraite en 2010, après Hollande qui avait augmenté le nombre de trimestres de cotisation nécessaires pour avoir une retraite de base complète en 2012, c’est au tour des retraites complémentaires d’être rabotées par le patronat, avec la complicité de certains syndicats et l’aval du gouvernement.

Valls s’est réjoui de ce qu’il appelle un compromis équilibré. Dans la réalité, les 6 milliards d’économies prévus à terme par l’accord vont être entièrement payés par les salariés. Les patrons, qui au cours de la négociation ont fait mine d’accepter une légère hausse de leurs cotisations, ont reçu du gouvernement l’assurance qu’elle serait entièrement compensée par une baisse de leur contribution à la branche accidents du travail-maladies professionnelles de la Sécurité sociale.

On comprend mieux pourquoi Gattaz, toujours en train de hurler la bouche pleine, a tenu à remercier le gouvernement lors de la conférence sociale tenue trois jours après l’accord.

Partager