Comme à la Sécurité sociale ou dans les caisses de retraite qui ferment régulièrement leurs portes au public, c’est pour faire face au flux des demandeurs que la direction dit avoir pris cette décision. Celle-ci est contestée par les militants syndicaux de Pôle emploi qui y voient une nouvelle dégradation. Le matin, la fréquentation risque d’être en forte augmentation et l’après-midi, il ne sera plus possible d’entrer dans les locaux sans un rendez-vous.

Selon la direction, ce serait un moyen d’améliorer le suivi des chômeurs puisque grâce à leur rendez-vous ces derniers pourraient être mieux écoutés par leur conseiller. Mais rien ne dit qu’ils pourront l’obtenir rapidement, en particulier dans les régions où le taux de chômage est très élevé, vu le nombre de demandeurs en charge par conseiller.

De plus la direction de Pôle emploi, qui parle de « révolution digitale », veut imposer que certaines démarches se fassent par Internet, ce que des militants syndicaux dénoncent en parlant de « fracture digitale ».

En effet, bien des chômeurs sont peu habitués à se servir d’Internet, d’autres ont dû abandonner leur liaison Internet pour réduire une de leurs dépenses, sans parler de ceux qui se sont vu couper le téléphone faute d’avoir pu payer la facture. Cette mesure n’aidera en aucun cas les chômeurs à retrouver un emploi et aura pour effet de rendre leur vie plus difficile. Mais la direction de Pôle emploi pourra continuer à économiser en personnel alors que le nombre de chômeurs ne cesse de progresser.

Depuis la mise en place de cette mesure, il y a eu un certain nombre de réactions. La CGT Pôle emploi Picardie a appelé à une journée de grève dans les agences pour protester contre cette réorganisation de l’accueil. À Ham, dans la Somme, à Compiègne dans l’Oise, Soissons et Laon dans l’Aisne et dans d’autres villes, des rassemblements devant des agences de Pôle emploi ont eu lieu pour s’adresser aux chômeurs et distribuer des tracts.

Les agents de Pôle emploi ont raison de combattre cette mesure qui va encore aggraver la situation des chômeurs les plus défavorisés et, du même coup, rendre l’exercice de leur métier plus difficile.