Logidis – Colomiers : grève contre un licenciement28/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2465.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Logidis – Colomiers : grève contre un licenciement

Logidis est le centre logistique des supermarchés Carrefour, Carrefour Market, Shopi, 8 à huit, Marché plus, Promocash du Sud-Ouest. Le centre de Colomiers, dans la banlieue toulousaine, regroupe près de 300 travailleurs dont une grande majorité de préparateurs de commandes et caristes, auxquels il faut ajouter une centaine d’intérimaires.

Les conditions de travail sont dures : jusqu’à 1 200 paquets à préparer par jour, soit 12 à 13 tonnes de marchandises manipulées. Les salaires sont de l’ordre du smic. Un préparateur de commandes gagne 1 300 euros net (hors primes), avec une vingtaine d’années d’ancienneté. Un cariste gagne 1 700 euros net. Les avertissements pleuvent pour des riens ; les travailleurs doivent subir le harcèlement de certains chefs d’équipe, et à cela s’ajoute depuis quelque temps l’angoisse du futur, car Logidis veut déplacer le centre.

C’est dans cette ambiance que, vendredi 16 octobre, ils apprenaient le licenciement d’un travailleur, en poste depuis 17 ans et âgé de plus de 50 ans. Scandalisés par l’injustice de cette mesure car, pour eux, le patron n’avait aucune raison valable, une quarantaine d’ouvriers de son équipe se sont immédiatement mis en grève, relayés ensuite par ceux de l’équipe d’après-midi. Et pendant une semaine, de 5 h jusqu’à 21 h, chaque jour à l’entrée du centre, ils ont manifesté, parlé avec ceux qui rentraient pour tenter de les convaincre de les rejoindre, retardé ou bloqué les camions qui entraient et sortaient. Un huissier convoqué par le patron était chargé d’assurer « la liberté du travail ».

Le patron refusant de revenir sur le licenciement, les grévistes ont demandé le reclassement en CDI de ce travailleur au Carrefour Market de Colomiers, près de chez lui car il ne conduit pas. Finalement, la direction de Logidis a négocié avec les syndicats un CDI en contrat GEL (Groupement d’employeurs logistique) sur Colomiers et a accepté d’échelonner le paiement des retenues des jours de grève : un jour par mois.

Même si ce type de contrat GEL ne protège pas vraiment les travailleurs de la précarité ou de l’aggravation des conditions de travail, cette grève qui s’est terminée lundi 26 octobre aura empêché qu’un travailleur se retrouve sur le carreau.

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