Trois bureaux devaient être réorganisés en même temps : Lyon 03, Lyon 08 et, à Lyon Centre, la distribution des 1er et 5e arrondissements. Cette réorganisation prévoyait la réduction du nombre de tournées de facteurs en raison d’une prétendue baisse d’activité, mais aussi l’intégration dans la charge de la plupart des colis, jusque-là distribués par les salariés de la filiale Coliposte. La direction compte ainsi se débarrasser d’eux sans difficulté, du fait de la précarité de leur statut.

Bien que cette restructuration concerne les plus gros établissements du département, les syndicats ont réagi en ordre dispersé : FO a déposé un préavis de grève sur les trois établissements, puis l’a retiré. La CGT n’en a déposé que pour Lyon 08 mais pas pour Lyon 03 où elle a signé un accord avec la direction, ni pour Lyon Centre. Et SUD a déposé un préavis illimité, mais sur le seul bureau de Lyon Centre.

Malgré ce cafouillage syndical, des agents de tous les services de Lyon Centre se sont mis en grève, y compris ceux qui ne sont pas impactés immédiatement par cette restructuration. Car, dans tous les services, les départs non remplacés et les dégâts des précédentes réorganisations ont laissé des traces.

Chaque jour, en assemblée générale, les grévistes décident de la conduite de leur mouvement. Tous sont soucieux de convaincre leurs collègues non grévistes de les rejoindre et organisent des visites dans les autres bureaux dans le but d’étendre leur grève.

À leur demande, un nouveau préavis a été déposé par SUD pour tous les bureaux du département, qui devait prendre effet mardi 27 octobre. Les grévistes savent bien que, pour faire reculer La Poste sur un projet national, il faudra plus qu’un mouvement local. Mais ils savent aussi que, pour arrêter de subir, il faut commencer par relever la tête.