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BCE : au service de la spéculation financière
Le 22 octobre, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré qu’il avait la « volonté et la capacité d’agir si nécessaire » pour soutenir l’économie, indiquant que la BCE allait réexaminer sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion, prévue le 3 décembre. Il fallait comprendre que, si besoin, des milliards supplémentaires allaient arroser encore les marchés financiers. Message bien reçu par la Bourse, dont les cours ont connu un rebond.
Pourtant, les robinets de la BCE sont déjà grands ouverts. Depuis mars 2015, un programme de rachat de dettes ( dit Quantitative easing ou QE) a été lancé. Il consiste, pour la BCE, à racheter chaque mois pour 60 milliards d’euros de dettes privées et publiques. Les banques qui les détiennent se retrouvent alors à disposer de liquidités considérables, auxquelles s’ajoutent celles qu’elles peuvent emprunter auprès de la BCE à un taux d’intérêt quasiment nul. Mais tout cet argent ne stimule en rien la croissance, et encore moins l’emploi, car les capitalistes se refusent à investir, n’ayant eux-mêmes aucune confiance dans leur propre système.
Les milliards supplémentaires que Draghi pourrait décider de consacrer au QE continueront évidemment d’alimenter la spéculation. Jusqu’à la prochaine crise financière.