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- Lutte ouvrière n°2464
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RATP dépôt de Thiais : une grève massivement suivie
Jeudi 15 octobre, une grève massivement suivie des conducteurs de bus a quasiment bloqué le dépôt RATP de Thiais, au sud de Paris, où travaillent 700 agents. Sur plusieurs lignes, il n’y avait aucun bus, et sur d’autres il n’y en avait pratiquement pas, comme sur les lignes 183 et TVM (Trans Val-de-Marne), les deux lignes les plus importantes d’Ile-de-France. La grève avait été appelée par la CGT, l’UNSA et SUD s’y sont ralliés.
Le succès de cette grève est le reflet d’un ras-le-bol général. Les temps de parcours sont insuffisants, ce qui fait que les bus sont tout le temps en retard et la conduite des agents très difficile. Tous les jours, il manque du personnel et des bus ne sortent pas. Les bus sont donc bondés et les voyageurs mécontents. Les bus sont mal entretenus, au point que certains ne devraient pas rouler. Les terminus, censés être aménagés pour les pauses, ne le sont pas davantage.
La politique d’économies de la RATP rend la vie des conducteurs impossible, d’autant qu’ils subissent la surveillance d’une brigade anonyme dont les rapports entraînent des convocations, des sanctions, voire des licenciements. Plus généralement, c’est bien sûr la politique de la RATP qui était dénoncée : salaires bloqués, appels à la compétitivité avec l’arrivée de la concurrence. Tout cela, alors que la Régie fait des bénéfices toujours à la hausse (298 millions d’euros en 2014) et se vante d’être dans son domaine le cinquième groupe mondial.
Trop, c’est trop. Les conducteurs étaient nombreux, dès 3 h 30, au piquet de grève à l’entrée du dépôt. Entre les banderoles et les drapeaux déployés, les grévistes « accompagnaient » les rares bus qui sortaient. À l’assemblée générale, l’ambiance était survoltée. Les grévistes étaient heureux de se retrouver, de discuter et, comme a dit l’un d’eux : « on est chauds ». Plusieurs grévistes portaient des chemises déchirées en solidarité avec les travailleurs d’Air France.
La directrice, venue essayer de faire bonne figure, n’a pas été déçue. Quand elle a dit qu’elle allait essayer d’améliorer les temps de parcours sur deux ou trois lignes, la réponse des grévistes a été : « Non, c’est sur toutes les lignes. »
Après cette journée, tout le monde est convaincu qu’il ne faudra pas en rester là. Et d’ores et déjà l’idée de remettre ça est dans les esprits, cette fois dans tous les dépôts de bus d’Ile-de-France.