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- Lutte ouvrière n°2464
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Dans les entreprises
Manifestation du 22 octobre en soutien à ceux d’Air France : tous les travailleurs concernés
L’intersyndicale d’Air France appelait à la grève dans l’entreprise et à un rassemblement de soutien à Paris, jeudi 22 octobre à 13 heures place Édouard-Herriot, à côté de l’Assemblée nationale. Au-delà des salariés d’Air France, ce rassemblement concernait tous les travailleurs. Des rassemblements devaient également avoir lieu en province et pas nécessairement à des endroits où existent des sites d’Air France.
Pour bien des salariés et des militants syndicaux d’Air France, notamment sur les zones aéroportuaires de Roissy et d’Orly, il est évident que les attaques de leur direction auront des conséquences néfastes pour tous les salariés des entreprises sous-traitantes du transport aérien. Et même au-delà du transport aérien, l’affaire des chemises déchirées a mis en évidence deux camps bien opposés.
Du côté patronal, tous les responsables politiques du PS au FN, à commencer par le gouvernement, ont traité de tous les noms les ouvriers d’Air France qui ne se laissent pas faire, alors que les mêmes ne lèvent pas le petit doigt quand des travailleurs se font jeter à la rue. Et l’immense majorité des médias a relayé jusqu’à la nausée leurs déclarations propatronales.
Mais de l’autre côté, face à ce matraquage, le point de vue spontané, largement répandu dans les entreprises et dans les couches populaires, a été la solidarité avec les travailleurs d’Air France et le sentiment que ces hauts cadres arrogants qui s’étaient retrouvé torses nus l’avaient bien cherché.
Participer à cette manifestation organisée par les syndicats d’Air France était un geste de solidarité, un geste de classe. Quand « l’opinion publique », comme disent les médias, se divise ainsi en deux, cela fait apparaître les oppositions de classe. Les préjugés que véhiculent cette société, les possédants qui la dominent et les politiciens à leur service, voudraient faire croire qu’il y a des intérêts communs au sein des entreprises, ou au sein de la nation, derrière lesquels les exploités devraient se ranger. Ce ne sont là que des idées patronales visant à soumettre les exploités à leurs exploiteurs et à diviser les travailleurs entre eux.
Alors quand, au contraire, un événement, un conflit comme celui d’Air France, font ressortir la réalité de la lutte des classes, et mettent en évidence des camps sociaux opposés, il faut que ceux qui ont cette conscience en profitent pour l’exprimer le plus largement autour d’eux et qu’ils participent aux mobilisations qui y sont liées.