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Dans les entreprises
Accord de compétitivité chez Sanofi : le requin en veut toujours plus
Ces dernières semaines, les réunions se multiplient entre la direction du groupe et les représentants des syndicats. L’heure est à la mise en place d’un accord de compétitivité au sein de la filiale Sanofi-Winthrop-Industrie, qui rassemble douze des usines de production et 5 000 salariés sur les 22 000 que compte le groupe en France.
Le ton est donné avec des graphiques qui montrent le coût de production des boîtes de médicaments dans les usines du territoire national, comparé à celui des usines Sanofi de Pologne, de Hongrie, d’Espagne ou d’Italie. Le propos est clair : en confrontant les coûts de production, il s’agit de montrer aux travailleurs des sites d’Amilly, d’Ambarès, de Tours ou de Compiègne qu’ils peuvent faire beaucoup mieux, produire plus en coûtant moins cher.
« Il faut apprendre des sites les plus performants », dit la direction. Et d’annoncer : « La compétitivité sur les sites français doit être améliorée. » D’ici trois ans, affirme-t-elle, le coût de production (hors matières premières) d’une boîte de médicament de prescription, qui est de 33 centimes en moyenne aujourd’hui, devra être de 20 à 25 centimes. Pour les médicaments vendus sans ordonnance, le prix de la boîte devra passer de 24 centimes en moyenne à 15-20 centimes. Soit 30 % de gain de productivité. Pour les seringues pré-remplies qui contiennent certains médicaments, l’augmentation de la productivité est fixée à 20 %. Enfin, le coût de la distribution des médicaments n’est pas oublié, qui devrait selon la direction être ramené de 15 centimes d’euros par boîte en 2015 à 8 centimes en 2020.
Avec près de 34 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014 et plus de 7 milliards de profits, dont la moitié versée sous forme de dividendes aux actionnaires, Sanofi est une des plus grosses entreprises du CAC 40. Mardi 15 octobre, elle était même en tête de cet indice boursier. Toute cette richesse ne tombe pas du ciel. Elle est créée grâce à l’exploitation du travail des salariés du groupe. Et si elle augmente d’année en année, c’est en même temps que diminuent les effectifs, que se détériorent les conditions de travail et que stagnent les salaires.