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Leur société
Troyes : une expulsion révoltante
Un père de famille vient d’être renvoyé par avion en Géorgie. Il est ainsi séparé de son épouse et de ses cinq enfants. La préfète de l’Aube avait annulé son assignation à résidence et l’a ensuite placé en rétention administrative à partir du lundi 31 août pour le faire conduire à Roissy le 1er septembre. Malgré sa détermination à refuser de monter dans l’avion il y a été contraint. Le soir-même, les gendarmes apportaient à sa femme et à ses enfants une proposition d’aide… au retour en Géorgie.
La famille vit en France depuis près de cinq ans, tous les enfants viennent de faire leur rentrée scolaire, mais le couple a été débouté de sa demande d’asile. Depuis août 2014 lui et son épouse font l’objet d’une OQTF, une obligation de quitter le territoire, jusque-là pas encore exécutée. Trois de leurs enfants sont nés en Géorgie, un autre aux Pays-Bas et la dernière en France. L’Agence régionale de santé avait bien donné un avis précisant que le père était malade et ne pourrait bénéficier de soins appropriés en Géorgie. Pourtant, le 18 juin 2015, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne avait rejeté son recours sous prétexte que « les traitements existent en Géorgie... que la circonstance selon laquelle l’accès aux soins dans ce pays y serait onéreuse est sans incidence sur l’existence de tels soins, qui doit seule être prise en considération par l’administration... »
Il y a presque un an déjà, en novembre 2014, l’expulsion de cette famille du centre d’accueil de demandeurs d’asile de Saint-André-les-Vergers pour un hôtel de l’agglomération de Troyes, parce qu’elle avait été déboutée de sa demande d’asile, avait provoqué une mobilisation. À nouveau, vendredi 28 août, une manifestation rassemblant près d’une centaine de personnes devant la préfecture de Troyes a condamné l’acharnement de la préfète.
Il est révoltant qu’un père soit expulsé, séparé de sa famille et que l’on pourrisse ainsi sa vie en le forçant à repartir vers un pays qu’il a fui.