Le nouveau véhicule Espace produit à Renault Douai se vendrait bien. Le Scenic, produit là aussi, se vend toujours. Et la remplaçante de la Laguna arrive sur chaîne. Renault mais aussi des journalistes et des syndicalistes disaient que tout cela serait « bon pour l’emploi ». Mais c’est le contraire.

En 1980, il y avait 8 000 travailleurs dans l’usine. Aujourd’hui, après des années de suppressions d’emplois négociées ou forcées, il ne reste que 3 720 travailleurs à l’effectif, mais dont 540 sont en dispense d’activité et 230 sont détachés dans d’autres sites du groupe. Il y a aussi 547 intérimaires. Les voitures ne sortiraient pas sans eux, mais Renault refuse de les embaucher. Pour produire plus, il y a moins de travailleurs !

Le directeur de l’usine veut encore plus de voitures. La cadence passera de 45 véhicules par heure à 47 à partir de mi-octobre… sans personnel supplémentaire. Il a juste évoqué la possibilité d’avoir quelques renforts par-ci, par-là. Mais ces renforts dans le passé n’ont jamais duré.

Renault ne cherche même pas à faire semblant, sa volonté est affirmée : pour faire encore plus de profits, il faut plus d’exploitation. Mais il y a une limite à la volonté du patron, c’est la résistance des travailleurs. Et Renault pourrait s’en rendre compte bientôt.