PSA-Rennes : les mauvais coups de la rentrée09/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2458.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA-Rennes : les mauvais coups de la rentrée

Après trois semaines de congé, le retour à l’usine n’a pas été facile à PSA Rennes. Le passage en « normale » se traduit par des journées plus longues, des repas pris au lance-pierre, en une demi-heure si elle n’est pas rognée de dix minutes de production à rattraper… Tout cela avec, à terme, si la direction réussit à l’imposer, une diminution des revenus de 80 euros à cause de la perte progressive de la prime d’équipe.

De son côté la direction continue ses mauvais coups. Elle annonce de nombreux jours de chômage partiel, qui amputeront encore la paie, et elle réduit les effectifs en se débarrassant de secteurs d’activité par de la sous-traitance. Ainsi, depuis le début de l’année, elle a déjà sous-traité les pompiers de l’usine et une petite partie de l’informatique. En juin, elle annonçait la mise en sous-traitance du service de l’expédition des véhicules, tout en se débarrassant de la cinquantaine de salariés qui font ce travail à Rennes. En juillet, c’était l’annonce que le service qui conçoit et met au point des lignes de Ferrage où travaillent une soixantaine de salariés doit être transféré à ­Ségula d’ici la fin de l’année. Et fin août, la direction annonçait son intention de transférer en 2016 les opérations de préparation des tableaux de bord et autres pièces d’habillage des véhicules à ­Faurecia, supprimant au passage une cinquantaine de postes au Montage.

Par ces annonces, ce sont 200 postes qui sont supprimés des effectifs de l’usine, sans compter les dizaines de postes qui sont supprimés tous les mois en incitant les plus anciens à partir dans le cadre d’un plan senior. À ce rythme, les effectifs de l’usine fondent comme neige au soleil.

Pourtant, pour montrer qu’ils font ce qu’ils peuvent pour assurer l’avenir de l’usine, les élus socialistes de la région Bretagne, du département d’Ille-et-Vilaine et de Rennes métropole ont annoncé à grand renfort de publicité que la Région allait acheter à PSA quelque 52 hectares, soit un cadeau pouvant aller jusqu’à 30 millions euros. Dans les faits, c’est le dirigeant de PSA Tavares qui est venu leur expliquer que s’ils souhaitaient que l’usine continue à tourner, il fallait qu’ils fassent un effort en débarrassant PSA de quelques hectares dont l’entreprise n’a rien à faire.

Pour avoir l’air exigeants, les élus ont demandé à Tavares de s’engager sur l’avenir, en disant que, sinon, ils pourraient bien oser demander le remboursement d’une partie de la somme engagée dans l’achat des 52 hectares. Cela ne devrait pas trop troubler les patrons de PSA, car les élus ont toujours soutenu leur politique en en vantant les mérites pour faire face à la crise de l’industrie automobile.

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