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- Lutte ouvrière n°2458
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Leur société
Prisons : des conditions de détention inhumaines
En juin, des mouvements de révolte ont éclaté dans deux prisons d’outre-mer : à Faa’a Nuutania (Polynésie), la plus surpeuplée des prisons françaises, avec 402 % de taux d’occupation ; et à Remire-Joly (Guyane). Les détenus ont alerté des associations – dont l’Observatoire international des prisons (OIP) – sur leurs conditions de détention.
Dans une lettre rédigée collectivement, les détenus de Remire-Joly dénoncent le manque de nourriture, de travail et d’activités, l’insalubrité des cellules infestées de rats et de cafards, l’absence de produits d’hygiène corporelle, mais aussi les humiliations infligées par les surveillants, qui provoquent volontairement des bagarres entre détenus, abusent des fouilles corporelles, ou font des avances grossières aux femmes des détenus lors des visites au parloir. « Nous ne sommes pas des bêtes, nous sommes des êtres humains », conclut leur lettre.
Ce n’est pas la première fois que des détenus de prisons françaises alertent l’OIP. En octobre dernier, des détenues du quartier disciplinaire de la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis, la plus grande prison de France, ont dénoncé le manque de lumière et d’aération, l’absence de mobilier et la saleté des sanitaires dans leurs cellules de 7,59 m². Et début juillet, lors de la visite d’un député dans le quartier des mineurs de Fleury-Mérogis, des journalistes ont décrit la surpopulation, la vétusté et l’insalubrité des cellules, mais surtout la détresse des mineurs, seuls et désœuvrés dans leur cellule surchauffée l’été et glaciale l’hiver, les gonds défoncés des portes des cellules témoignant de la force des coups portés de l’intérieur, ainsi que les hurlements fréquents des adolescents.
Dans d’autres prisons de métropole, Metz, Nîmes, Tarascon, Bourg-en-Bresse, l’OIP constate les mêmes infractions au règlement pénitentiaire, ainsi que des défauts d’accès aux soins médicaux et dentaires.
En fait de justice, ce système pénitentiaire ne laisse pas de place à la dignité humaine.