Les agriculteurs à Paris : des aides, mais pour qui ?09/09/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/09/paysans_manif_nation_4.jpg.420x236_q85_box-0%2C240%2C2560%2C1680_crop_detail.jpg

Leur société

Les agriculteurs à Paris : des aides, mais pour qui ?

La manifestation à l’appel de la FNSEA, qui a fait converger le 3 septembre place de la Nation à Paris plus de 1 500 tracteurs et plusieurs milliers d’agriculteurs et d’éleveurs, a été présentée comme un succès. Mais elle a surtout donné lieu à une mise en scène orchestrée par le président de la FNSEA, le capitaliste Xavier Beulin, et le gouvernement. Les mesures annoncées correspondent aux revendications de la FNSEA, mais visiblement pas à ce qu’attendaient une partie des manifestants.

Illustration - des aides, mais pour qui ?

Après avoir débloqué en juillet 600 millions d’euros d’aides, plan accepté par la FNSEA mais déjà rejeté par de nombreux agriculteurs et éleveurs mobilisés, le gouvernement vient d’annoncer trois milliards : une manne pour les plus gros, qui continueront à racheter les terres des plus fragiles, endettés jusqu’au cou et souvent acculés à la faillite. Il n’était pas rare en effet d’entendre des manifestants réclamer de pouvoir vivre de leur travail, et non de s’endetter toujours plus pour rembourser leurs emprunts aux banques et payer leurs fournisseurs avec toujours plus de retard. Dans le même temps, les centrales de la grande distribution imposent leur toute-puissance sur les prix d’achat et font leurs marges à la fois sur les producteurs, en asséchant leur trésorerie, et sur les consommateurs, en vidant leur porte-monnaie, et cela avec la complicité du gouvernement.

Les agriculteurs, ceux qui en tout cas vivent ou tentent de vivre de leur propre travail, butent sur la politique de baisse des prix à la production qui ne profite qu’aux plus gros, producteurs et acheteurs. Ils sont en réalité victimes de l’organisation capitaliste du secteur, où les moyens de production et de commercialisation sont concentrés dans les mains de riches possédants, de moins en moins nombreux et de plus en plus puissants.

C’est aux fondements de ce système d’exploitation capitaliste qu’il est nécessaire de s’attaquer pour que les consommateurs, et pas seulement les riches, puissent consommer, et que les petits producteurs puissent vivre de leur travail.

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