Le cynisme de Hollande09/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2458.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le cynisme de Hollande

Si l’Union européenne entrouvre ses portes aux migrants, Hollande, Merkel et d’autres dirigeants tiennent cependant à montrer qu’ils ne mettent pas tous les réfugiés sur le même plan et ils insistent bien sur la différence qu’ils font entre immigration politique et économique.

Seuls les réfugiés politiques, pour l’instant ceux qui fuient la guerre et les exactions de Daech en Syrie, auront une chance de bénéficier du droit d’asile, en nombre limité cependant. Mais il n’est pas question pour les dirigeants des pays riches de donner le moindre espoir aux immigrés qui, eux, fuient la misère, la famine et les guerres du continent africain pour tenter de survivre en Europe et de nourrir leur famille.

Ainsi, la chancelière allemande a déclaré que les immigrés « qui viennent pour de pures raisons économiques ne peuvent pas prétendre à une protection durable et doivent quitter le pays ». Hollande, lui, est allé plus loin dans son rejet de l’immigration économique. Dans sa conférence de presse du 7 septembre, il a réaffirmé sa volonté de verrouiller les frontières de l’Europe : pour lui, il faut « renforcer les contrôles aux frontières de l’Europe » et « créer des centres dans les pays d’origine et de transit ». Aux pays pauvres donc d’enfermer leurs pauvres dans des centres de rétention qui, comme en Libye, sont souvent l’antichambre de la mort ! Quant aux migrants qui, au péril de leur vie, ont réussi à franchir la Méditerranée, il faudrait « les reconduire dans leur pays d’origine », mais... « avec humanité », a ajouté Hollande avec cynisme.

Cette distinction entre les prétendus « bons » et « mauvais » réfugiés, entre ceux qui pourront bénéficier d’une relative protection et ceux qui devraient être renvoyés dans leur pays de misère et de dictature, est écœurante dans la bouche d’un dirigeant d’une des grandes puissances responsables aussi bien des guerres que de la misère qui ravagent le monde.

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