Jean-Marine Le Pen : bouche dégoût09/09/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/09/p6_1.jpg.420x236_q85_box-0%2C368%2C2954%2C2029_crop_detail.jpg

Leur société

Jean-Marine Le Pen : bouche dégoût

Le 6 septembre, Marine Le Pen a consacré la moitié de son discours de clôture de l’université d’été du Front national aux immigrés. L’hostilité à l’immigration est une constante fondamentale du FN confortée aujourd’hui par des sondages qui prétendent que la majorité des Français serait hostile à la venue de ceux qu’on appelle les migrants. Bien évidemment le FN en espère des retombées électorales.

Illustration - bouche dégoût

Pour Marine Le Pen, on assisterait en ce moment à une « terrifiante crise migratoire » et selon elle « nous devons parler du fardeau migratoire ». Elle mélange allègrement les immigrés installés en France depuis longtemps avec les réfugiés du Moyen-Orient, dont elle conteste d’ailleurs le qualificatif de réfugiés. Pour elle, tous sont des clandestins et elle réclame de « renvoyer les clandestins dans leur pays, supprimer les pompes aspirantes de l’immigration, durcir le droit d’asile ».

Au passage, elle pourfend la politique d’accueil de l’Allemagne car « quand l’Allemagne les aura régularisés, alors ces populations pourront s’installer dans n’importe lequel des pays d’Europe », et par conséquent ce pays « veut nous imposer d’accepter des centaines de milliers de demandeurs d’asile ».

Marine Le Pen déclare aussi que dans des domaines précis (logement, aide médicale), « il vaut mieux être clandestin que Français en France ». Il serait trop long et fastidieux de tout citer dans ce qui n’est qu’un tissu d’âneries.

L’immigration serait un fardeau ? Mais ce sont largement les immigrés qui ont construit les habitations du pays, les automobiles, etc. Le Pen veut ramener les clandestins dans leur pays, mais comment envisage-t-elle de ramener les Syriens, par exemple ? Elle veut durcir le droit d’asile alors que l’immense majorité des demandes est déjà rejetée. Elle agite la menace de la venue en France des nouveaux immigrés accueillis en Allemagne, en oubliant que les millions d’anciens immigrés qui vivent en Allemagne y ont un travail et n’éprouvent aucun besoin de franchir la frontière.

Si Le Pen pourfend les immigrés, elle n’a pas un mot contre le patronat, sauf contre le patron d’Alcatel parti avec un énorme paquet d’actions. Le FN est égal à lui-même en exonérant le patronat de toute responsabilité dans la situation actuelle et en cherchant à dresser les travailleurs les uns contre les autres.

À la suite de cette université d’été, Le Pen père a conclu que le discours de sa fille était « 100 % jean-mariste ». Eh oui, même si les deux s’empoignent à propos de « détails », ils se rejoignent au fond du caniveau.

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