Hôpital de Nevers : nouvelle direction, conditions de travail aggravées09/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2458.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Nevers : nouvelle direction, conditions de travail aggravées

Après les vacances, un nouveau directeur est arrivé au Centre hospitalier de Nevers. Rien d’extraordinaire à cela, sauf que son arrivée marque le début de l’application de la loi CHT (communauté hospitalière de territoire). Il n’est plus seulement directeur de Nevers mais aussi de tous les hôpitaux et centres de soins publics du département de la Nièvre (sauf Clamecy, rattaché au territoire de santé de l’Yonne).

Cette loi, qui est la suite de la loi HPST (hôpital, patients, santé et territoires) de Roselyne Bachelot, vise à regrouper, mutualiser, rationaliser les différents services de santé d’un territoire. Chaque région a été divisée en « territoires » par les ARS (Agence régionale de santé). Tout ce bla-bla politico-administratif n’a comme but que de faire des économies, essentiellement de personnel.

Par exemple, l’hôpital de Château-Chinon vient d’être réorganisé, le service paie disparaît pour être transféré au Centre hospitalier de Nevers. Cela fait deux emplois en moins à Château-Chinon et aucun emploi en plus à Nevers. À terme, il n’y aura plus qu’un seul service paie pour tout le département.

Autre exemple, les services des Urgences de trois hôpitaux de la Nièvre, ­Nevers, Cosne et Decize, vont fonctionner ensemble. Il s’agit toujours de « mutualiser les moyens » et « d’ harmoniser les pratiques ».

Depuis plusieurs mois, la stérilisation et le laboratoire de l’hôpital de Decize sont liés au Centre hospitalier de Nevers. L’hôpital de Decize est en déficit et l’ARS ne veut pas faire les travaux nécessaires de modernisation de ces deux services. Alors elle invente des services « multisites » !

Pour continuer et accentuer cette réorganisation, une société privée, MCG Managers, va venir donner un coup de main au directeur pendant plusieurs mois.

Cette société est spécialisée dans l’aide aux managers. Elle intervient dans tous les secteurs d’activités : agro-alimentaire, industrie, services, sanitaire, etc. Arcelor Mittal, Constellium, Thalès, ­Sandoz, British Telecom, Sanofi ont « profité » de ses services. Il est à noter que toutes ces entreprises ont eu des plans de licenciements.

Ses spécialités sont « retrouver de la productivité » et « l’efficience » ! Rémunérés 150 000 euros, ces « managers » sont là pour dire où il faut tailler, dégraisser, éliminer !

Le Centre hospitalier a dégagé 8 millions d’euros de bénéfices en quelques années, dont environ 3 millions pour la seule année 2014. Cela a été obtenu sur le dos du personnel, en particulier par la privatisation du ménage et l’augmentation de la précarité. En 2014, 19 % des effectifs sont des emplois précaires, c’était 14 % en 2012.

Et la direction ne propose que 400 000 euros pour payer un tiers des heures supplémentaires qu’elle nous doit. Et elle n’a pas trouvé le moyen de faire un parking digne de ce nom au personnel du centre de gérontologie de Colbert, ouvert depuis plus d’un an !

La gestion de la santé publique n’a plus rien à envier à la gestion capitaliste. Supprimer des emplois pour faire plus de bénéfices, c’est devenu la règle.

Au Centre hospitalier de Nevers, la nouvelle direction qui se met en place prépare une nouvelle aggravation de cette politique.

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