Dotations aux collectivités : les communes asphyxiées09/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2458.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dotations aux collectivités : les communes asphyxiées

L’Association des maires de France (AMF) fédère l’ensemble des maires des communes du pays et prétend être leur représentant patenté, du maire de la plus petite commune rurale au sénateur maire inamovible d’une grande ville richissime. Elle appelle aujourd’hui la population à protester contre la réduction des dotations aux collectivités locales.

Après avoir fait voter des motions dans les conseils municipaux de tout le pays, rencontré le gouvernement, fait connaître ses revendications aux médias, elle propose une mobilisation samedi 19 septembre, dans toutes les mairies.

D’après l’AMF, la réduction de 30 % des dotations contraint les communes à choisir entre l’augmentation des impôts et la réduction des services rendus à la population : logements, crèches, écoles, cantines, centres d’action sociale, transports, etc. La simple énumération des services touchés montre que ce sera la partie la plus pauvre de la population, celle qui a le plus besoin des services publics, qui sera directement et durement touchée.

Les finances des communes et des collectivités territoriales sont soumises à rude épreuve. Tout d’abord l’État leur a dévolu de plus en plus de missions, sans leur fournir les moyens financiers correspondants ou, à tout le moins, sans les réévaluer. Ensuite Sarkozy a mené campagne pour la réduction des effectifs de fonctionnaires territoriaux, gelé les dotations et milité pour leur diminution. Enfin Hollande a réalisé ce programme en baissant les dotations de 1,5 milliard d’euros en 2014, puis de 11 milliards les trois années suivantes.

L’AMF se présente, la main sur le cœur, en défenseur des intérêts de la population contre la voracité de l’État. Mais ses responsables, signataires de l’appel du 19 septembre, ne vont pas jusqu’à indiquer la totalité de leur curriculum vitae. Car les Baroin, Laignel, Vergnier, Amiable, Guillemot, Rossinot, ne pas sont maires de villages ruraux ou de petites villes ouvrières. Ils sont tous députés, sénateurs, anciens ministres, responsables des partis politiques ayant géré le pays et aujourd’hui encore aux affaires. Ils ont donc, tous à leur tour, voté et appliqué les mesures qu’ils prétendent combattre aujourd’hui, ils ont tous participé au vol de la population pour financer les cadeaux au grand patronat. Ils se gardent bien d’ailleurs de dire pourquoi et pour qui ce vol est organisé.

Lutter vraiment contre la politique de l’État qui aboutit à étrangler les finances locales est juste et nécessaire. Mais les maires des petites communes qui se battent pour défendre les intérêts de leur population n’ont pas là les meilleurs défenseurs.

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