Aluminium Dunkerque : la rentabilité financière aux dépens de l’emploi et de la sécurité09/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2458.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aluminium Dunkerque : la rentabilité financière aux dépens de l’emploi et de la sécurité

La direction de l’usine Aluminium Dunkerque est en passe de boucler son plan de diminution du personnel, tout en cherchant à développer la sous-traitance.

Avec 65 départs volontaires sur 630 salariés et la suppression de 20 postes intérimaires, elle a diminué les effectifs de 11 % sans diminuer la production d’aluminium. Elle a en effet battu un record en 2014, avec 272 000 tonnes d’aluminium coulées, et ne semble pas vouloir s’arrêter là.

Les conditions de travail se dégradent, avec des charges de travail qui augmentent et la sécurité qui diminue. Le plus grand danger réside dans les projections, voire les explosions de métal liquide résultant de l’électrolyse du minerai d’aluminium. Les incidents sont réguliers, avec parfois des blessés, et les travailleurs l’ont souvent échappé belle, les conséquences ayant pu être catastrophiques, voire mortelles.

Sur les six premiers mois de l’année, l’usine a déjà rapporté 62,6 millions de dollars de bénéfices avant impôts, amortissements, intérêts. Cela représente 14 300 euros pour chaque salarié et par mois. C’est presque cinq fois le salaire moyen, charges sociales comprises ! Sur huit heures de travail, le calcul montre que seule une heure vingt sert à payer le salaire, les six heures quarante suivantes servent aux profits du groupe Rio Tinto et à ses actionnaires.

Avec les soubresauts de la spéculation, les prix des matières premières et de l’aluminium sont en forte baisse, nouveau prétexte pour demander encore plus d’économies de personnel. Mais les profits seraient largement suffisants pour embaucher, partager le travail et améliorer la sécurité des installations.

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