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Leur société
Rentrée scolaire : promesses mensongères
Exercice obligé, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem était satisfaite de la rentrée avant qu’elle ait eu lieu. Elle s’est adressée aux enseignants et aux parents pour le leur faire savoir. Mais la réalité à laquelle ceux-ci vont avoir à faire face dans les mois qui viennent est bien loin de cette « école qui ne laisse aucun enfant aux bords du chemin » dont parle la ministre. Le système scolaire va continuer à se dégrader faute de moyens.
Lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 2012, François Hollande avait annoncé la création de 60 000 postes, dont 54 000 pour le premier et le second degré, le reste étant destiné aux universités et à l’enseignement agricole. C’était déjà insuffisant, puisque Nicolas Sarkozy en avait supprimé 80 000.
Dès la rentrée 2012, il a d’autre part été évident que les postes créés ne suffiraient pas à compenser l’augmentation du nombre d’élèves. Il y aura 25 000 élèves de plus en primaire cette année et 35 500 dans les lycées généraux et technologiques. Ces chiffres prolongent la tendance des années précédentes et ne sont pas une découverte. La division spécialisée du ministère les prévoit longtemps à l’avance, en fonction du nombre de naissances, et François Hollande les connaissait quand il a annoncé le nombre de postes qu’il comptait créer.
Enfin, plus le temps passe et plus on peut douter que ces fameux 60 000 postes voient effectivement le jour. 9 000 postes de professeurs ont bien été créés chaque année, mais il s’agit pour la majorité d’enseignants en formation, qui ne passent qu’une partie de leur temps devant les élèves. Pour le second degré, collèges et lycées, le syndicat SNES explique par exemple que les 3 649 créations de postes du budget 2015 se traduisent par l’équivalent de 2 550 postes supplémentaires à plein temps sur le terrain. En effet, pour les stagiaires assurant un mi-temps d’enseignement, il faut deux emplois de stagiaires pour assurer un poste à temps complet devant les élèves. Et même sans tenir compte de cette restriction, il faudrait bien plus que le chiffre de 8 500 recrutements prévu dans les orientations du prochain budget pour remplir les promesses gouvernementales.
Cette année encore, élèves, enseignants et parents vont avoir droit aux classes surchargées, aux postes non pourvus à la rentrée et aux enseignants malades non remplacés. Ils devront encore lutter pour imposer le droit des enfants à une éducation correcte, et cela dès le jour de la rentrée scolaire.