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Dans le monde
Traité transatlantique : les secrets des trusts bien gardés
Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, association qui s’est fait une spécialité de révéler des informations que les grands du monde économique et politique veulent tenir secrètes, a déclaré qu’il offrirait 100 000 euros à qui lui fera parvenir le texte de l’accord de libre-échange États-Unis - Europe, dit Tafta, en cours de négociation depuis juillet 2013.
Il faut dire que le contenu de ces négociations, en vue de conclure entre les trusts et les gouvernements qui défendent leurs intérêts des deux côtés de l’Atlantique un « accord de partenariat sur le commerce et l’investissement », se déroulent dans le plus grand secret.
Au point qu’en raison d’une fuite sur son contenu, qui émanerait de Bruxelles, la Commission européenne a annoncé le 24 juillet dernier que les documents concernant ces négociations ne seront désormais plus transmis par voie électronique ou sur papier. Pour les consulter, les rares personnes autorisées à le faire devront se rendre dans une salle de lecture à Bruxelles, où il est interdit d’utiliser un téléphone portable ou tout autre appareil équivalent, et même de prendre des notes, comme le racontait le 18 juillet sur France Inter Yannick Jadot, député européen, qui fait partie des personnalités habilitées.
À défaut de se rendre à Bruxelles, Michel Sapin, ministre de l’Économie, pourra aller à l’ambassade des États-Unis à Paris s’il veut prendre connaissance de l’état des négociations.
Cette volonté de garder à ce point secrètes les tractations entre trusts européens et américains ne peut évidemment rien augurer de bon pour les populations des deux côtés de l’Atlantique. Mais elle n’est jamais qu’à l’image de cette société capitaliste où, du secret commercial au secret bancaire en passant par le secret des affaires, sans oublier les accords diplomatiques et militaires entre grandes puissances, tout ce qui touche au capital et aux magouilles de ceux qui le contrôlent est soigneusement caché aux populations.