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Leur société
Rentrée universitaire : il y en aura pour tous les coûts !
Bien malin qui peut dire combien coûtera réellement la rentrée universitaire pour tous les étudiants, car ce coût relève de bon nombre de critères divers et variés. Ce qui est certain en revanche, c’est que tous ne sont pas logés à la même enseigne.
Les différents organismes et syndicats étudiants, qui publient chaque année des indicateurs sur le coût de la rentrée universitaire, se livrent depuis quelques jours une guerre de chiffres et de mots. Les uns affirment que la rentrée coûtera moins cher en 2015, du fait du gel des frais d’inscription, de la baisse des transports en commun, de la mise en œuvre de la loi ALUR sur le logement… ce qui reste à démontrer
En effet d’autres chiffres montrent d’ores et déjà une augmentation importante des loyers dans plusieurs grandes villes étudiantes comme Le Havre, Nancy, Tours, Strasbourg, Toulouse.
Tous les indicateurs montrent par ailleurs que le coût de la vie étudiante continue d’augmenter, de 8,4 % depuis le début du quinquennat de Hollande, d’après le syndicat UNEF. Tout augmente : l’achat du matériel pédagogique, le prix des assurances et de la Sécurité sociale, des forfaits Internet et de la téléphonie, mais aussi les frais de la vie courante, nourriture et vêtements compris. L’UNEF souligne en outre de fortes disparités entre les régions, en fonction du logement et des transports censés baisser.
De toute manière, les chiffres et surtout les moyennes ne reflètent la réalité que de façon déformée. Ne serait-ce que parce qu’un même coût ne représente pas du tout la même contrainte pour tous les étudiants, selon leurs ressources, selon que leurs parents peuvent les aider ou pas, voire leur fournir un logement. Pour les étudiants issus des milieux populaires, ce coût pèse forcément plus lourd, voire beaucoup plus lourd. Un tiers des étudiants ne reçoivent aucune aide de leurs parents, mais seuls un quart d’entre eux sont boursiers. La moitié des étudiants doivent exercer une activité salariée. 20 % n’ont pas de complémentaire santé. Voilà quelques chiffres éloquents.
Comme sont éloquents les montants des frais d’inscription des grandes écoles de commerce, qui augmentent eux aussi chaque année, mais ne sont accessibles qu’à une toute petite minorité d’étudiants issus des classes privilégiées : en 2015 les frais d’entrée à l’École des hautes études commerciales atteignent par exemple 45 000 euros par an, ceux de l’Emlyon Business School 39 500 euros par an…
Les étudiants n’échappent pas aux inégalités sociales, et le coût de la rentrée universitaire ne sera pas le même, « selon que vous serez puissant ou misérable », comme dit la morale d’une fable célèbre.