Médicaments : déremboursements en vue19/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2455.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Médicaments : déremboursements en vue

Le groupe de travail que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait installé en mars dernier sur « l’évaluation des produits de santé » vient d’annoncer ses préconisations.

Plusieurs scénarios sont proposés. Une chose est sûre, aucun n’envisage d’augmenter les remboursements. Bien au contraire.

Une des pistes avancées serait de supprimer purement et simplement le niveau de remboursement à 15 %, qui concerne pour l’essentiel un certain nombre de somnifères, dont le taux de remboursement était déjà passé en décembre dernier de 65 à 15 %. Avec la suppression de ce taux, seuls les niveaux de remboursement à 60 et 30 % seraient maintenus.

Depuis des années, le critère avancé pour établir ces différents niveaux de remboursement a toujours été le degré d’un « service médical rendu » défini par les autorités. Les médicaments dont ce SMR était le plus faible devaient être de moins en moins remboursés, ou plus du tout.

Des vagues de déremboursement se sont ainsi régulièrement succédé depuis 1999, depuis le ministère d’Aubry à la Santé sous le gouvernement Jospin. Si elles n’ont pas entraîné pour autant la disparition des médicaments concernés, jugés peu efficaces selon les autorités gouvernementales, elles ont en revanche augmenté le coût de ces médicaments pour les malades. Les somnifères visés cette fois ne sont peut-être pas efficaces pour régler l’origine des troubles du sommeil, mais ils le sont pour rendre la vie plus facile à ceux qui en sont atteints. Leur consommation concerne les plus fragiles, et parmi eux nombre de chômeurs. La suppression du remboursement même minime par la Sécurité sociale entraînera leur non-remboursement par les mutuelles.

Avec cette nouvelle opération en vue de déremboursement, le « service rendu » sera peut-être bon pour les comptes de la Sécurité sociale. En revanche, il ne le sera pas à l’égard des malades, en particulier à l’égard des plus pauvres, qu’il écarte toujours un peu plus de la possibilité de se soigner correctement. Actuellement, 40 % du coût des médicaments est à la charge finale des malades. Et ce pourcentage ne cesse d’augmenter.

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