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Leur société
Expulsions de locataires : en hausse pendant l’été
Ces dernières semaines, les expulsions locatives se sont multipliées. Les bailleurs profitent de l’été pour jeter à la rue des milliers de personnes, y compris de salariés ayant un emploi, qui ne peuvent pas suivre la hausse des loyers.
Et cela aussi bien dans des logements du secteur privé que dans celui des HLM, pourtant présenté comme social et à loyers dits modérés.
D’après des associations de défense des locataires, les victimes de ces expulsions sont de plus en plus souvent des femmes, des enfants et même des personnes handicapées. Depuis fin juillet, à Paris, plusieurs dizaines d’expulsés protestent en campant sur la place de la République.
En 2014, 12 000 expulsions ont eu lieu en France. Les départements les plus touchés sont les plus pauvres, comme la Seine-Saint-Denis qui totalise près d’un quart de toutes les expulsions du pays.
Il y a bien des lois et règlements censés protéger les locataires. Ainsi la loi DALO (droit au logement opposable) de 2007 prévoit en théorie que l’État doit reloger les 60 000 ménages qui en sont reconnus bénéficiaires. Il y a aussi la circulaire Valls-Duflot de 2012, qui incite au moins les préfectures à ne pas les expulser. Mais ces dispositions sont peu ou pas appliquées par les autorités censées faire respecter la loi. En 2014, en Île-de-France, seuls 19 % des ménages reconnus prioritaires aux termes de la loi DALO ont obtenu un logement.
D’un côté, il y a des lois qui ne protègent guère les locataires, en tout cas les plus vulnérables d’entre eux ; de l’autre côté – mais ce sont en fait deux aspects d’une même réalité injuste – les autorités prétendent ne pas avoir les moyens de les reloger. Ce ne sont pourtant pas les logements inoccupés qui manquent : l’Insee en recense 2,6 millions !
L’interdiction des expulsions locatives est à défendre au même titre que l’interdiction des licenciements.