- Accueil
- Lutte ouvrière n°2453
- Réforme territoriale : des coupes claires dans les services à la population
Leur société
Réforme territoriale : des coupes claires dans les services à la population
Vendredi 31 juillet, à l’issue du dernier conseil des ministres avant les vacances gouvernementales, la liste provisoire des capitales des treize nouvelles régions a été annoncée. Après la réduction du nombre de régions sous prétexte de renforcement de leur poids à l’échelle européenne, le gouvernement a dû annoncer ses choix. La lutte semble avoir été rude entre les baronnies locales pour parvenir à garder la direction des super régions et la gestion des budgets qui vont avec. Mais d’après Valls, cela s’est fait dans le « respect de l’équilibre des territoires » et de « leur spécificité ».
Le gouvernement a cherché à ménager les susceptibilités locales en compensant en partie la perte d’influence promise aux villes perdant leur statut. En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, c’est Toulouse qui l’a emporté, mais Montpellier aura son lot de consolation avec la Chambre régionale des comptes.
Cela suffira peut-être à limiter la contestation des élus, y compris socialistes, qui menaçaient de présenter des listes dissidentes aux prochaines élections régionales. Mais la réforme annonce surtout des coupes claires dans les effectifs des salariés de la fonction territoriale, déjà accusés de tous les maux par des campagnes gouvernementales successives : de coûter trop cher, d’être trop nombreux, de ne pas assez travailler. En réalité, les régions n’ont souvent fait que compenser un peu le désengagement de l’État dans les services nécessaires à la population.
L’objectif affiché du gouvernement reste de faire des économies, et les réductions d’effectifs ne se limiteront pas aux quelques postes de directeurs des administrations d’État déjà annoncées. La réduction du nombre de capitales régionales devrait entraîner le déplacement de plus de 10 000 employés loin de chez eux, car personne ne croit aux formations promises par Valls pour rester sur place. Et derrière les discours bien rôdés de « mutualisation des services », de « développement d’outils administratifs numériques », c’est bien la destruction de nombreux emplois qui se profile.
Ce sera aux futurs préfets des grandes régions de réorganiser les services territoriaux, qui ne seront maintenus qu’en partie. Cela va se faire avec des moyens en baisse car l’État va continuer à diminuer les dotations qu’il verse aux régions pour leur fonctionnement.
Pour pouvoir continuer à financer les cadeaux au patronat et sous prétexte de réduire la dette, l’État entreprend une réforme qui va aggraver encore les conditions de vie des classes populaires, en particulier les plus victimes de la crise, réduisant les services de transports, les moyens de se soigner et les aides aux plus fragiles.