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Palestine : la barbarie des colons et ceux qui la nourrissent
Vendredi 31 juillet des colons israéliens incendiaient la maison d’une famille palestinienne de Cisjordanie. Ali Saad Dawabsha, un bébé de 18 mois, est mort brûlé vif, son frère de quatre ans et ses parents sont entre la vie et la mort.
Ce crime odieux a de nouveau provoqué les manifestations de la population de la Cisjordanie occupée par Israël. L’armée israélienne est intervenue contre les manifestants mais aussi pour protéger les colons. Les criminels disent avoir agi par « vengeance » comme ils l’ont écrit sur les murs de la maison incendiée. En l’occurrence la « vengeance » visait le gouvernement israélien qui avait décidé deux jours auparavant de détruire deux immeubles dans une des colonies de Cisjordanie.
L’ampleur des réactions a obligé Netanyahou, pour une fois, à condamner les colons extrémistes que sa politique a toujours favorisés. Mais tout en parlant de « tolérance zéro pour ces criminels qui déshonorent Israël », le chef du gouvernement israélien a tenu à rassurer ses alliés d’extrême droite sur la poursuite de la construction de 300 nouveaux logements dans les territoires occupés.
Il a aussi déclaré « ne pas comprendre comment un tel crime était possible », ajoutant que « toute forme de terrorisme juif ou arabe sera punie ». Pourtant, en matière de terrorisme, Netanyahou est un spécialiste, « 2014 a connu le pire bilan pour les pertes civiles parmi les Palestiniens depuis 1967, avec 2 220 Palestiniens tués, dont 550 enfants », précisait un rapport de l’association Human Rights Watch. Ce même rapport accusait le 20 juillet dernier Israël de forcer des enfants palestiniens à signer des aveux sous la menace.
Quant à dire ne pas comprendre les raisons qui permettent un tel acte, c’est évidemment se moquer du monde. Nétanyahou a fait campagne en n’hésitant pas à attiser la haine raciste, notamment contre les arabes israéliens et les Palestiniens, même si sur ce terrain il a souvent été doublé par son extrême droite avec laquelle il est au pouvoir aujourd’hui.
Et puis ce crime, pour horrible qu’il soit, est loin d’être un crime isolé. Les colons israéliens savent qu’ils jouissent d’une énorme impunité. Un rapport de l’ONG C’est la justice (Yesh din en hébreux) montre que dans 87 % des cas les colons ne sont pas condamnés lors d’agressions contre des Palestiniens et l’association a recensé plus de 11 000 attaques de colons en 2014. Les colons sont une base électorale et idéologique pour le gouvernement de l’extrême droite sioniste de Netanyahou. Leurs implantations, leur extension sont encouragées et largement financées, leurs crimes sont couverts, et si la population palestinienne en paye le prix le plus lourd, les Israéliens les subissent aussi.
La politique du gouvernement Netanyahou ne connaissant que la logique de l’occupation et de la guerre à outrance contre le peuple palestinien, est entièrement responsable du crime barbare du 31 juillet. Mais elle est aussi responsable de la montée des tendances les plus réactionnaires au sein même d’Israël.