Grenoble : évacuation et destruction d’un bidonville05/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2453.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grenoble : évacuation et destruction d’un bidonville

Mercredi 29 juillet, dès 6 heures du matin, un camp de Roms a été évacué suite à un arrêté d’expulsion pris par le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle. Ce camp s’était constitué il y a deux ans et avait compté jusqu’à 400 occupants, la moitié étant des enfants. Ces familles de travailleurs migrants sont pour la plupart des Roms roumains à qui l’État refuse le droit d’être accueillis dans des conditions correctes.

Le jour de l’expulsion, ils n’étaient plus qu’environ 150, nombre d’entre eux ayant plié bagage avant l’arrivée de la police. 50 personnes ont été relogées par la ville au Rondeau, dans un centre d’hébergement d’urgence où 22 chalets sont installés. Ils s’ajoutent aux 100 personnes déjà présentes car quelques chalets étaient encore disponibles. Certains ont été dirigés vers des appartements ou des hôtels par les services de la préfecture, les autres ont été abrités dans une école dans l’attente d’une solution d’hébergement… Enfin, cinq occupants se sont vu signifier une OQTF (obligation de quitter le territoire) et ont été emmenés au centre de rétention de Lyon. Quant à ceux qui n’étaient pas présents le jour de l’évacuation, ils sont allés, sans aucun doute, grossir d’autres camps de l’agglomération.

Un représentant de la Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants a dénoncé cette expulsion en ces termes : « Certes cette évacuation est moins violente que d’autres expulsions, mais il y a une violence symbolique, une mobilisation de centaines de policiers et un dispositif impressionnant, traumatisant, symbole de notre société incapable de procéder autrement que par expulsion massive ».

Dans l’agglomération de Grenoble, les moyens pour l’hébergement d’urgence sont dramatiquement insuffisants. Le nouveau Conseil départemental, de droite, vient de supprimer la subvention de 93 000 euros destinée à l’aménagement du centre d’hébergement d’urgence du Rondeau. Et il annonce dans le même temps une subvention de 100 millions d’euros pour le BTP !

Mépris, rejet, expulsions maintes fois répétées, voilà la politique menée par la droite comme par la gauche qui refusent de dégager des moyens à la hauteur des besoins pour l’accueil de ces populations.

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