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Leur société
France-Gabon : enquêtes éloquentes
Lundi 3 août, un certain Maixent Accrombessi, l’influent directeur du cabinet d’Ali Bongo, actuel chef d’État du Gabon, était arrêté à Roissy par la police française alors qu’il repartait de Paris. Le motif de cette interpellation concernait une enquête ouverte il y a huit ans pour « corruption d’agent public étranger » et blanchiment d’argent. Cette « affaire » concernait des contrats passés entre le gouvernement gabonais et une société française, Marck, spécialisée dans la confection d’uniformes militaires, connue pour être au cœur d’opérations financières opaques entre la France et l’Afrique. Entre autres, des versements suspects sur un compte monégasque feraient l’objet d’examen.
Néanmoins, c’est en quelques heures que Maixent Accrombessi a été tiré d’affaire. Les autorités gabonaises auraient sauvé leur directeur de cabinet en envoyant, a posteriori, leurs excuses aux autorités françaises ainsi qu’une lettre de mission justifiant la présence officielle en France de Maixent Accrombessi. Celui-ci a donc pu quitter le territoire français.
Cette affaire lève un voile non seulement sur la corruption du régime du Gabon, mais aussi sur les liens existant entre les dirigeants de ce pays et les milieux d’affaires français. Les trafics de type mafieux avec les régimes en place en Afrique sont monnaie courante. De grands capitalistes peuvent ainsi jongler avec des milliards pendant que les peuples d’Afrique sont acculés à la misère et déchirés par des conflits sanglants. Des conflits qui, eux aussi, contribuent à enrichir les couches dirigeantes de ces pays, les exploiteurs des pays riches, les fabricants d’armes et les milieux financiers.