Automobile : profits record sur le dos des salariés05/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2453.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Automobile : profits record sur le dos des salariés

L’année 2014 aura été faste pour les capitalistes de l’automobile, avec 720 millions d’euros de profits pour PSA et 1,4 milliard pour Renault. Plusieurs raisons conjoncturelles sont avancées pour expliquer cette santé florissante, de la faiblesse de l’euro à la reprise des ventes en Europe, en passant par les bas cours du pétrole ou les importants dividendes versés par la filiale japonaise Nissan dans le cas de Renault.

Mais les dirigeants de Renault et de PSA se vantent aussi de récolter les fruits de leur politique d’augmentation de la productivité et de diminution de la masse salariale, qui est passée chez PSA de 14,5 % du chiffre d’affaires en 2012 à 12,4 % en 2014. Cela fait plusieurs années en effet qu’ils multiplient les attaques contre les ouvriers et les autres salariés de leurs entreprises.

Chez Renault, des « accords compétitivité » ont été signés en mars 2013 avec l’objectif d’économiser 500 millions d’euros par an. Malgré la mobilisation des ouvriers dans plusieurs usines du groupe, ils se sont soldés par le vol de jours de congés, le non-remplacement des travailleurs partant à la retraite, le quasi-blocage des salaires pour plusieurs années, l’incitation à la mobilité intersites. Depuis la signature de ces accords, 8 000 emplois ont été supprimés dans le groupe.

Du côté de PSA, l’usine d’Aulnay a été fermée en 2013, laissant sur le carreau plus d’un millier d’ouvriers. Les suppressions d’emplois ont continué dans tout le groupe, 14 800 emplois ont été supprimés en deux ans. Malgré les débrayages à Poissy, Mulhouse ou Rennes, un plan de compétitivité a été imposé aux travailleurs, avec des attaques similaires sur les conditions de travail, les cadences et les horaires, ainsi que le pouvoir d’achat des ouvriers. Se félicitant des gains de productivité ainsi obtenus, le président du groupe, Carlos Tavares, a annoncé vouloir faire tourner les usines à 130 % de leur capacité.

À Renault comme à PSA, les mêmes recettes sont utilisées par les patrons : blocage des salaires, augmentation de la productivité, suppressions de postes par milliers pour augmenter les profits. Pour mettre un terme à cette politique, il faudra une riposte de tous les travailleurs du secteur.

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