En juin dernier, les services de l’État (PAF, URSSAF, Direccte) ont contrôlé la régularité des emplois sur la construction du terminal méthanier de Loon-Plage, près de Dunkerque, le second grand chantier industriel en cours en France. Il en ressort, selon La Voix du Nord des 19 et 20 juillet, que des travailleurs roumains employés par une entreprise italienne étaient payés 300 euros pour de 50 à 60 heures de travail par semaine.

À première vue, les conditions de temps de travail et de salaire étaient réglementaires. Mais les enquêteurs auraient découvert de gros écarts entre les pointages officiels et les badgeages d’entrée et de sortie des travailleurs roumains. Il ne serait donc pas rare qu’ils aient à effectuer entre 50 et 65 heures par semaine.

Quant au salaire, il semble être au moins égal au smic. Mais leur employeur pratiquerait à partir de là des retenues plus que douteuses. Des frais de déplacement, d’hébergement et de repas seraient ainsi déduits de la paye, alors que la règle dans le bâtiment est plutôt de les prendre en charge. Résultat, des salaires d’à peine 300 euros pour plus de 55 heures hebdomadaires.

Derrière les margoulins qui surexploitent les ouvriers roumains, il y a le donneur d’ordre LNG (Liquified natural gas) possédé par EDF. C’est à LNG et à la cascade des entreprises concernées d’indemniser les travailleurs qui ont été ainsi escroqués.