Sénégal : des capitalistes veulent faire main basse sur des terres agricoles29/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2452.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sénégal : des capitalistes veulent faire main basse sur des terres agricoles

Un rapport établi par des ONG et un collectif de villageois sénégalais révèle comment un consortium d’intérêts privés ayant des ramifications en Italie, aux États-Unis, au Brésil et au Panama, la Senhuile-Sénéthanol SA a accaparé 20 000 hectares de terres agricoles pour y produire notamment du bioéthanol, un carburant végétal.

Ce vaste projet d’expropriation concerne 37 villages et hameaux, soit près de 9 000 personnes qui vivent en grande partie de l’élevage. Les opérations de ces capitalistes les privent d’un accès à la majorité de leurs pâturages. Le projet a déjà eu pour conséquence la destructions d’habitations et d’écoles. Des villages entiers sont privés d’eau ; les femmes sont désormais obligées de marcher 10 kilomètres pour aller en chercher. Le projet prévoit même de raser certains villages.

Ce rapport revient sur les faits : en 2010, Sénéthanol SA, se voit accorder 20 000 hectares de terres dans la région de Fanaye pour cultiver de la patate douce afin de produire des agro-carburants pour l’Europe. Les villageois se soulèvent, les forces de répression tuent deux d’entre eux et font des dizaines de blessés graves. Le projet est alors suspendu par le président sénégalais Wade, mais sous la pression du FMI il le réautorise en mars 2012. Le nouveau président Macky Sall annule à son tour le projet, mais pour le réautoriser quelques mois plus tard. Le projet semble de nouveau suspendu pour des affaires de justice et de corruption.

Mais comme le disent les paysans mobilisés, « depuis des années des terres fertiles sont offertes à des riches particuliers ou à des financiers internationaux, […] la question est de savoir qui est le propriétaire des terres ». Le gouvernement pense qu’il peut en disposer à sa guise, les villageois estiment, à juste titre, qu’elles leurs appartiennent. Et ils se battent pour en conserver l’usage !

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